L'implicite en bibliothèque : 2ème billet pour un maximum d'explicitation !

Là où certains prennent 1h pour présenter le CDI, moi je fais durer le plaisir, jusqu'à ce qu'ils s'y sentent tellement comme chez eux que je n'ai plus rien à leur dire jusqu'à la 3ème, et que je peux aller couvrir des livres tranquillos sur mon beau petit bureau !
Je passe donc pleiiiin d'heures en 6ème sur la présentation du CDI, de son fonctionnement, de ses activités.

Explicitons au passage les raisons de ce choix : depuis que j'ai entendu par mes ministres que l'EMI était le fait de tout le monde, et que je n'étais pas devant les élèves (je sais, je la remets souvent, mais je ne sais pas pour vous, moi, c'est toujours pas passé), je consacre mes séances 6e au CDI, et pas à l'EMI !
C'est pas complètement vrai, puisqu'une fois qu'on a terminé avec le CDI, on passe à la lecture, aux BD, aux mangas (ah, c'est toujours pas de l'EMI ?) et enfin à la presse et au travail des journalistes, avec un peu de vocabulaire du web, et un zoom pub/info en toute fin d'année, qui nous fait aborder les influenceurs.
Si EMI il doit y avoir, c'est en dehors de mes heures quinzaine "à moi", sur les heures des collègues, quand ils me sollicitent (ou pas). L'EMI l'affaire de tous !

Et bien même si beaucoup de choses sont déjà affichées pour lutter contre l'implicite (sujet déjà abordé en 2017 avec "Soyons explicite"), j'ai vu qu'il fallait aussi prévoir une vraie activité consacrée à ces implicites, pour que les élèves s'approprient les lieux.
L'affichage ne suffit pas : lire un affichage est déjà une pratique sociale implicite, rattachée à certaines catégories d'élèves, ceux qui sont à l'aise avec l'écrit et les règles sociales.
Alors je consacre quasiment 1h à ce qui ne coule pas de source : l’implicite en bibliothèque.

Allez, explicitons l'implicite !

"Ceci est un profdoc qui risque de vous mettre très bientôt dehors !"

Je pars d'un diaporama avec des photos du CDI, et des questions à répondre en équipe pour un peu plus d'interactivité (avec les ardoises collectives).
Voici les éléments qui ne coulent pas de source au CDI pour mes élèves :

Les casiers magazines se soulèvent pour voir apparaître, ô miracle, les anciens numéros, qu'on peut emprunter (qui aurait cru que même ça, il faudrait l'expliquer ?)

Les livres posés sur des tables ou des présentoirs peuvent être empruntés. Au CDI, pas de déco, que de l'info. Et c'est pas grave si le présentoir est vide après.

Si on ne voit pas les tomes 2, 3 et autres sur les étagères, ce n'est pas parce qu'on ne les a pas, c'est parce qu'ils sont rangés ailleurs et qu'il faut les demander.

 

D'ailleurs "T1" sur un livre, ça veut dire "Tome 1", et ça veut dire qu'on ne les lit pas dans le désordre !!

Une étiquette "pas d'emprunt, à lire sur place au CDI", ça veut dire "pas d'emprunt, à lire sur place au CDI".
Oui, le simple fait de lire l'étiquette avec eux suffit à ce qu'ils arrêtent de vouloir emprunter ces livres !
On explicite pourquoi : cela peut être parce qu'ils font 3 tonnes, 60 cm de haut, ou qu'ils sont fragiles ou précieux, ou nécessaires à avoir sous la main tous les jours au CDI.

Et on finit par ce summum de l'explicitation : "Comment éviter de faire râler le profdoc ??" 

Je vous écoute pour les 3 problèmes soulevés par cette AUTHENTIQUE photo !

Par contre, pas besoin d'expliciter "On a le droit de demander quelque chose à la dame ou au monsieur assis derrière son ordinateur ".
Si en bibliothèque en effet, cela fait partie des choses que les élèves n'osent pas faire, et bien figurez-vous qu'au CDI, ils viennent TRÈÈÈÈS FACILEMENT me causer, où que je sois !
J'aurais plutôt envie de leur dire parfois :