mercredi 15 novembre 2023

Ô mon burô-oh-oh-oh !

C'est le plus beau des bureaux !!

 Je les vois, les moqueurs ! Mais lisez plutôt !

Aux moqueurs, je rappellerai donc que :

-  A défaut d'être le mieux rangé, il est HYPER bien organisé ! Je ne perds jamais rien. Oui, c'est vrai, je ne retrouve pas toujours immédiatement ce que je cherche, mais un petit travail d'archéologie me permet le plus souvent de ressortir le document souhaité.

- Mon bureau, ça a été ça, il y a donc du progrès ! Et si mes précédentes tentatives pour trouver une organisation n'ont jamais tenu longtemps, j'ai quand-même conservé certaines de ces bonnes habitudes, avec des boites et tiroirs étiquetés thématiquement (mais vides... oui, je sais, j'arrive pas à m'y tenir...).

- Mon bureau est COLLABORATIF ! Je dois donc concilier mon bazar et les différents espaces réservés aux élèves. Ce n'est plus aussi carré que sur cette photo, mais on arrive à peu près à s'y tenir quand-même.

Vue du côté élève, nickel. C'est hyper bien conçu pour camoufler mes piles !

Ma plus grande désespérance, c'est de lire les billets des collègues qui énumèrent le nombre de livres qu'ils ont enregistrés et couverts chaque semaine.😩

Et moi, je n'arrive à rien, ça s'entasse !
Si je m'installe un jour pour couvrir, ça donne ça, avec des piles sur un coin de table pendant 2 mois, qui finissent par retourner en réserve :


J'ai passé la plus grande partie de ma carrière (déjà longue, mes pôvs enfants) à couvrir les livres chez moi.

J'y avais un véritable atelier, avec tout le matériel, des piles à ne plus savoir où poser un pied (ou une pile de plus...). De temps en temps, aux vacances le plus souvent, je m'y attelais. Le plus souvent en profitant que mes enfants avaient du boulot à faire, ça me motivait d'être à la même table. (J'ai aussi embauché mes enfants, mais rassurez-vous, cela reste un souvenir familial attendrissant, ces moments entre tampons, étiquettes et rouleaux de scotch, tout en papotant)

Et puis un jour, j'ai entendu des gens dire que je ne faisais rien, que j'étais payée à rien faire, que j'étais pas devant, que j'étais assimilée, des trucs comme ça. Alors je me suis dit que tant qu'à passer pour une feignasse, j'allais ramener au CDI toutes ces piles et ces rouleaux, et j'ai décidé de vraiment me la couler douce chez moi.

Résultat, comme je n'arrive pas à couvrir des livres en présence des élèves (bien-heureux ceux qui y arrivent !) et bien ça s'entasse, ça s'entasse, et je me désespère.

 

J'ai reçu des conseils. Par exemple, de ne plus couvrir les livres.

J'avoue que j'ai essayé.
Résultat : des livres à jeter ou réparer après un ou deux emprunts, à cause des cartables, de l'habitude de certains de lire en pliant le livre façon écartèlement (mais comment on se dit un jour que c'est une bonne idée de lire comme ça ?), les cotes qui se décollent, la couverture sale qu'on ne peut pas nettoyer à l'alcool (argh, ça fait partir les couleurs...) et le fait que le livre, sans signe extérieur d'appartenance "à quelqu'un qui n'est PAS l'élève", et bien, n'est pas chouchouté à sa juste valeur !

Par contre, les livres à lire sur place, les grands albums et livres documentaires ne sont plus couverts, mais eux ne sortent pas. Ou plutôt, ne rentrent pas dans les cartables... (Tiens, au passage, c'est drôle de voir que les élèves ne comprennent pas quand on dit qu'un livre "est sorti". Bref, c'était comme ça, en passant...)

J'ai lu aussi que c'était pas développement durable, tout ce plastique. Et bien je vous jure que si chaque livre doit être racheté après deux emprunts, cela va coûter en papier bien plus à la collectivité que si je fais durer ces petites choses fragiles un peu plus longtemps.

Si vous voulez piocher la question du plastique en bibliothèque, voici une bonne synthèse : https://www.enssib.fr/services-et-ressources/questions-reponses/quel-entretien-des-collections-lheure-du-developpement

Une collège profdoc a d'ailleurs consacré un billet très intéressant à ce sujet, en 2019 déjà, coucou à elle https://greenismyhappycolour.wordpress.com/2019/07/20/reduire-ses-dechets-a-lecole-3-la-question-epineuse-du-plastique-couvre-livres/

Donc, puisque je devais continuer à couvrir les livres, il me fallait trouver une solution pour le faire. J'ai même investi dans du plastique auto-collant plus cher, parce que repositionnable (j'en ai marre, des bulles !!). Y'a pas de raison que je me fasse des boules à l'estomac à cause de ce plastique qui se colle partout, et pour les petits livres, c'est quand-même plusse beau que le plastique mou qui se voit.

 

Et puis, le mardi 14 novembre de l'an de grâce 2023, j'ai repensé au prof de guitare de ma fille !

Allez, petite anecdote familiale, puisqu'on est entre nous :

Il nous avait dit : "Si vous voulez qu'elle joue davantage entre deux cours, il faut que la guitare soit sous sa main, toute la semaine".
On avait donc acheté un porte-guitare, sorti la guitare de sa housse après le cours et posé l’engin tentateur dessus. On avait attendu, comme quand on met des graines pour les oiseaux et qu'on se planque derrière la fenêtre sans bouger. Et le miracle avait eu lieu !
Depuis, on a des guitares dans toutes les pièces, et on ne peut pas faire un pas sans entendre de la musique, ce qui est assez délicieux.

 

Et bien je me suis appliqué la méthode à moi-même !
Enfin, au boulot. Parce qu'à la maison, mon mari a essayé l'astuce sur moi avec l'aspirateur, mais ça marche pas des masses...


J'ai fait en sorte que le matériel soit accessible sous la main, sans avoir à le sortir, le ranger, le sortir, le ranger...

J'ai donc débarrassé mon ancien petit bureau (tiens, y'a un bureau, là ?) qui était surchargé de caisses et piles en tout genres (toutes plus inutiles les unes que les autres), et j'ai installé mon matériel dessus, comme j'aurais installé une dînette ou fabriqué une cabane (ça me fait peur, d'un coup, cette métaphore ! J'ai jamais vraiment aimé joué à la dînette une fois la table installée, mais bon, continuons et restons confiants...)


J'ai décalé un peu le bureau pour pouvoir continuer à voir les élèves, planquée derrière mes deux piliers. Je vois donc l'entrée, et à peu près tous les petits coins, c'est impeccable !

Zut, la guitare est restée dans sa housse depuis les vacances !

Et là, installée comme une reine derrière mon petit bureau, j'ai couvert QUATRE MANGAS !!! 

Ah, quelle satisfaction, joie, fierté ! Vivement demain que j'y retourne !

Ô mon burô-oh-oh-oh, c'est le plus beau des bureaux !

2 commentaires:

  1. Bon courage ! Mon bureau fait 4m environ, et le dernier mètre est consacré à ça, s'y empile les livres à couvrir, et j'ai la chance d'avoir une aed qui m'en fait tous les mercredi, sinon j'essaye d'en faire un de temps en temps pour ne pas me lasser 😊 mais je sais faire devant les élèves sans soucis, 25ans que je couvre les livres, j'ai commencé en temps qu'élève au collège 😁

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  2. Bonsoir, je confirme que l'idée du petit atelier est très bonne. J'apprécie d'avoir ce petit coin. J'ai la chance d'avoir l'aide d'une jeune en service civique qui m'aide beaucoup dans l'équipement. En fin de journée et après des moments intenses, je souffle en allant couvrir des livres ou, encore, lorsque je sais que des collègues vont rester un petit moment à papoter, j'en profite pour avancer l'équipement et ne pas culpabiliser ! Bien sûr, j'explique aux collègues que cette tâche manuelle est importante pour conserver plus longtemps les livres et que le poste d'aide documentaliste n'existant pas, il faut bien que je m'y colle !
    Sandra Navarro

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