vendredi 17 juin 2016

La pédagogie passe aussi par la place des chaises !

Afin de donner des arguments aux collègues à qui on assure que le CDI peut tourner sans eux, voici une petite expérience personnelle.

C'est vrai, je suis la dame qui accueille les élèves dans une pièce où on peut lire, travailler, jouer, faire de la guitare, proposer des projets, regarder des expositions. Mais cette pièce, c'est une salle de cours, même pendant la récréation. Le fonctionnement du CDI répond à des objectifs pédagogiques : autonomie, lecture loisir, curiosité, liberté, mise en confiance. Rien n'est laissé au hasard dans mon fonctionnement, ni la place des sièges, ni l'emplacement de la table d'emprunt, ni le bonjour à chaque entrée, ni les rituels de mise en route des heures d'étude.
Je suis prof, je le suis même de plus en plus.

C'est vrai, un CDI peut être techniquement ouvert par un non-prof (ceci dit, quand je vois que les surveillants n'ont pas réussi à gérer les livres, les jeux et les ordi en étude, je me pose des questions sur ce que deviendrait le CDI entre leurs mains !).
Mais il ne s'agit pas uniquement d'ouvrir une pièce. Il s'agit aussi de concevoir son organisation, afin qu'elle réponde aux objectifs, et d’avoir conscience de ces objectifs, heure après heure, pour en assurer la réalisation. Or, cela passe par de l’observation, de l'analyse, des déductions, des modifications, une évaluation. Un travail de prof, quoi !

Et ce qui est vrai pour une séance pédagogique l'est aussi pour la gestion d'un coin à bazar, un rayon moins lu qu'un autre, un magazine pas emprunté.
Photo prise au CDI
La semaine dernière, j'ai fait une expérience que j'avais déjà relatée dans un ancien billet : la place des sièges induit l'usage des documents.

J'avais mis un cube dans l'espace roman, mais c'était trop caché de mon bureau, et donc c'était l’occasion de pas mal de bazar. J'ai donc déplacé le cube, et le seul emplacement disponible était au pied d'un pilier, devant le bac à albums.
Immédiatement, j'ai vu que les élèves qui s’asseyaient là tendaient le bras vers le 1er album du bac, et le lisaient. Souvent avec la personne à côté de laquelle ils s'étaient assis. Et une semaine après l'expérience, cela s'est vérifié au-delà de mes espérances, le cube est toujours occupé, et les albums de plus en plus lus.

Il va donc falloir que je pense à changer souvent l'ordre des albums. En général, un élève lit le 1er livre qui lui tombe sous la main. Rares sont ceux qui ont la démarche d'aller chercher un document.

Photo prise au CDIDu coup, j'ai changé un peu l'espace magazines, pour mettre en valeur les 3 magazines d’actualité, que je trouve sous regardés. Comment faire pour qu'ils leur tombent sous la main ??
On verra dans les jours à venir si le nouvel emplacement permet à la presse du jour ou de la semaine d'être davantage vue, et donc lue.

jeudi 9 juin 2016

Un club lecture qui revit grâce à des invités surprise

Travail personnelJe n'arrive plus à faire vivre le club lecture. 

Il s'est transformé au fil des années en club fourre-tout, où les élèves m'aident à ranger, à tamponner, créent des vidéos (mais ne les terminent jamais, pas grave), font des exposés...
Plutôt que de me désespérer de n'avoir que 3 élèves chaque midi, j'ai abandonné progressivement le club BD, le club manga, le club lecture, et j'ai essayé de regrouper toutes les activités sur deux midis, à 12h. On ouvre un paquet de Tuc en guise d'apéritif, le temps de se répartir entre les activités.
Avec cette formule, ça marche pas trop mal. Je commence l'année avec une vingtaine d'élèves, et je termine avec 5 qui rangent les livres... En janvier, étant donné la chute progressive du nombre de participants, j'ai fini par laisser le CDI ouvert à tous, pour ne pas gâcher mon temps de présence. Du coup, j'avais une petite équipe sur des activités, et des lecteurs ravis de retrouver le CDI ouvert le midi.

Si j'arrive encore à avoir un club-CDI, je n'arrive plus du tout à faire lire les élèves en club, à leur faire faire des activités autour de livres qu'ils auraient lu, qu'on critiquerait.


Ce n'est pas un problème en soi, mais je vois quand-même que ce sont toujours les mêmes livres faciles qui sortent, et que si on veut faire sortir d'autres titres moins "vendeurs" a priori, et si on veut pousser certains élèves gros lecteurs à varier leurs lectures, on a besoin d'un cadre de médiation.
Je prête toujours beaucoup de livres, cette année deux fois plus de romans d'ailleurs que l'année dernière, et à chaque récréation le CDI est plein d'élèves qui lisent sur place. Ils lisent, mais ne veulent pas en causer, ce qui se défend tout à fait. Donc comment respecter le fait qu'ils ne veulent pas causer de leurs lectures, tout en les poussant à lire d'autres titres que ceux vers lesquels ils vont naturellement ?

Une renaissance à la Tatin


Couverture de livre
A l'occasion de la découverte d'un roman témoignage sur le harcèlement, j'en ai acheté 5 exemplaires, et j'ai invité l'infirmière à venir parler avec les élèves de ce thème, de manière informelle, un midi.
On a fait très peu de pub (manque de temps, l'affiche n'était pas prête, on n'arrivait pas à se voir) mais on a eu la surprise d'avoir beaucoup de monde (une quinzaine d'élèves dès la première fois), et que les élèves soient demandeurs pour d'autres séances. Le simple fait de dire "l'infirmière vient faire un club ce midi au CDI" a été accrocheur.

Du coup, on se voit tous les 15 jours depuis quelques semaines, le lundi après le repas. Je commence à lire un extrait à 12h45. Pendant que je lis, c'est elle qui accueille les élèves au CDI et les invite éventuellement à venir dans la salle. A 13h, l’infirmière prend le relais 20 minutes pour discuter du sujet. Je les laisse en tête en tête et retourne surveiller le CDI. Parfois, des élèves venus au CDI sans être au courant de l'activité s'invitent et passent leur porte.

C'est un peu court et frustrant, mais la pause est courte le midi, et en général elle n'arrive pas à manger ce midi-là, elle fait le sacrifice de sa pause repas.

Les livres présentés sont dans une caisse dédiée au CDI, et les emprunts sont nombreux.

L'avenir


La formule "invités-surprise" fonctionne, et nous avons d'ailleurs déjà invité l'AS. On pense à diversifier les invités l'an prochain, pour ne pas solliciter l'infirmière trop souvent, même si sa présence est très appréciée des élèves. Ils aiment discuter de sujets qui les touchent, et je la trouve plus légitime dans ce rôle que moi.

On fait le bilan dans une semaine avec les élèves, pour prévoir une reconduction l'an prochain.

vendredi 3 juin 2016

Coachs numériques

(rajout de juin 2017 : Beaucoup d'évolutions par rapport au projet d’origine. Vous pouvez retrouver l'actualisation du projet dans cette rubrique)

Parmi les dispositifs sur lesquels je compte pour m'aider à conserver une légitimité claire aux yeux des élèves, malgré la disparition de beaucoup de séances seuls avec eux, il y a celui-ci :
Travail personnel
Afin de compenser le fait que je ne pourrai plus former TOUS les élèves aux tâches info-doc, notamment purement informatiques, je vais essayer de créer une brigade de coachs numériques. Ils seront formés de manière pointue, et seront les référents dans leurs classes. Cela limitera les dégâts, je l'espère, en plus de me placer comme la référente et personne ressource sur ces sujets dans la tête des élèves.