Depuis la rentrée, on a vu redémarrer dans plein de CDI des clubs, lectures de contes, projections vidéo...
C'est vraiment le signe qu'en guise de protocole national, il n'y a eu que des préconisations "quand c'était possible" et que finalement, chaque établissement a fait à sa sauce. A l'intérieur même du même collège, on a pu voir des règles strictes pour les cours, mais un brassage à l'AS, à la chorale, en options, sans aucune adaptation type niveaux séparés. On voit des projets se relancer, comme si on vivait deux protocoles différents.
Pour moi, "non brassage autant que possible", cela induisait ne pas mélanger d'élèves sur le périscolaire (midi, récrés, étude).
On pouvait l'analyser comme "si on ne peut pas, tant pis, on brasse". J'ai préféré le lire comme "si on ne peut pas, on ne fait pas".
Et je suis nettement plus rassurée de procéder comme cela, même si ça
demande de sacrifier mes habitudes, et parfois des clubs quasi institutionnels ou légendaires, comme le CRUC.
Donc j'ai adapté mes propositions d'activités : c'est soit dehors, soit par classe, soit à distance. Avec le durcissement du protocole (pseudo durcissement, puisqu'il est encore indiqué que c'est si on peut), certains collègues seront peut-être amenés à changer de stratégie. Voici les pistes que j'ai suivies de mon côté.
Le club dehors
Les élèves se sont habitués à me voir arriver avec mon parapluie, et on est maintenant hyper rodés, avec notre matériel mobile et les quarantaines de jeux. J'ai même une collègue qui vient me relayer un jour par semaine, pour me permettre de souffler un peu. Je mange à 11h30, ce qui m'arrange, personne n'est encore passés dans la petite pièce du repas, et je peux aérer sans personne qui referme en disant qu'il a froid. A 12h, et pendant 1h30, je navigue entre la cour et le CDI, en passant par la cour intérieure, qui a un accès direct au CDI.
Évidemment, avec le froid qui arrive, ça va être moins confort, mais comme j'aère au max, être en manteau dedans ou dehors ne va pas changer grand chose. Il n'y a que la pluie qui pose problème, et dans ce cas, je prends une seule classe, la première qui se présente, en tenant un registre par jour de pluie, pour faire tourner un peu. La pluie, c'est compliqué pour nous, mais une aubaine pour le jardin, donc on se console vite (positive attitude, vous avez vu ?).
ça, c'était avant les doudounes et le couvertures ! Mais ça reste chaleureux |
Des "mini-clubs", par groupe classe
Une classe de 6e a créé un mini-club Rubix avec son prof de math, et une autre un mini-club journal de sa propre initiative. Ma chef d'établissement a d'ailleurs validé la création d'une "page des élèves" sur le site, pour valoriser leurs réalisations, et toutes celles qui viendront peut-être.
Il me semble important de
continuer à valoriser et permettre les initiatives et engagements des
élèves. Lire des bouquins le midi, ça va un peu, mais je sens que
certains aimeraient bien "faire des trucs". Maintenant que les midis
dehors sont rodés, je pense que je peux conjuguer élèves dehors
(lecture, jeux) et mini-club en semi-autonomie dedans, selon leurs demandes ou mes propositions.
Des Z Covid, plus souhaités que réalisables
Depuis
la rentrée, j'ai beaucoup plus de manutention de caisses, de piles de livres. Il y a les emprunts à désinfecter et retourner, mais aussi les livres lus en étude (voir le profdoc orthoptiste). Avec à chaque fois : un prêt enregistré, un livre dans une caisse, une quarantaine, la désinfection des couvertures, le retour informatisé, et ouf, le rangement.
J'ai des piles et des piles à traiter le lundi et le jeudi, quand j'ouvre les cartons récupérés à droite à gauche.
Avec le changement de protocole de novembre, et a priori (si on lit entre les lignes ! Ce que je ne vais peut-être pas faire, reportant cette lecture à celle du futur message de mes IPR...) la quarantaine de 24h pour les livres lus sur place, les piles et les caisses vont encore plus s’accumuler. Peut-être que pour ces derniers j'éluderai l'étape désinfection des couvertures, les élèves ayant eu les mains lavées avant la manipulation. Ce sera au moins ça de pris.
Parallèlement, je ne fais plus appel aux
Z, les élèves qui m'aident traditionnellement à ranger le CDI. Je ne me voyais
pas leur faire ranger des piles de livres alors que dans le même temps,
la consigne était justement d'en toucher le moins possible.
Je porte donc beaucoup de cartons et de piles de livres, et je me baisse davantage pour ranger.
Après m'être fait mal au dos en rangeant des BD, je me suis repenchée sur la question, pour éviter de le faire sur les bacs à BD... Ceux qui me suivent depuis quelques années savent que je suis restée 6 mois loin du CDI il y a 3 ans à gérer des hernies discales récalcitrantes (d'où la rubrique "sciatique pédagogique" dans le sommaire...). Autant dire que l'alerte m'a suffit à revoir mes positions, comme dirait ma kiné...
J'ai réfléchi à une solution qui me
permettrait de bénéficier à nouveau de l'aide des élèves, qui m'est
si précieuse, sans pour autant contrevenir aux règles sanitaires. Ma cheffe d'établissement m'a dit avant les vacances qu'elle ne voyait pas d'inconvénient à ce que les élèves rangent les livres, s'ils ont le masque et les mains lavées.
Mais avec le nouveau protocole, il est possible que cet accord tombe à l'eau... 24h entre deux usages d'un livre, impossible donc de faire ranger à 8h les livres de la veille, on a 12h. D'autant que dès qu'un Z les aura touché (pour les ranger) il faudrait en théorie qu'ils ne soient plus touchés pendant 24 h !
Vous le voyez, le casse-tête ???
Après résolution du jeu de la semaine, il reste deux moments : mardi et vendredi soir, avant la pause du mercredi et du week-end, avec des livres eux-même sortis de quarantaine depuis 24h.
Je vois d'ici la ribambelle de caisses étiquetées... Mardi soir on rangerait les livres lus vendredi et lundi. Vendredi soir, ceux du mardi et jeudi. Et pour les retours, et bien j'imagine que j'aurais une organisation en parallèle, avec le vidage des boites lundi et jeudi matin, et un remplissage des caisses correspondantes au jour où je termine la désinfection et les retours informatisés.
Gare aux cafouillages !!
J'ai intérêt à bien surveiller et briefer les élèves, ils sont prêts à tout ranger, même les piles sur mon bureau, il faut tout le temps les arrêter.
J'ai même été obligée de créer des affichettes que je pose sur les piles. Nouvelle version Covid à venir : "pas touche !" |
L'idéal serait des élèves toujours identiques et formés, avec des masques bien portés, et une attitude responsable.
Souci supplémentaire (c’était un peu simple, non ?) : ils ne peuvent venir que d'une seule classe, et je ne peux mettre personne en même temps qu'eux au CDI.
Or le mardi soir je vais en étude faire les allers-retour (cf orthoptiste), et ça dure presque 40 min, il reste peu de temps ensuite. Il faudrait donc le faire avant, mais les élèves qui passeraient après risqueraient de toucher aux livres tout frais rangés (euh... ouais, je crois qu'on pense à la même chose...). Le vendredi je pourrais prendre des Z sur la dernière heure d'étude avant mes cours de l'aprem, ou le midi quand j'ai deux classes à suivre avant de partir.
Un casse-tête qui risque de se solder par l'annulation de l'idée !!
Au-delà de l'aspect pratique et du gain de temps, ce serait bien triste, parce que ces Z sont un outil indispensable pour que les élèves s'impliquent dans la vie du CDI, et se sentent à la fois chez eux et responsables du lieu. La relation au lieu et à l’adulte est différente quand on voit le profdoc courir partout avec ses piles et qu'on reste assis, ou qu'on se lève pour lui donner un coup de main.
Je ne sais donc pas si je pourrais mettre en place ce groupe d'aide avec les nouvelles règles. Me voilà bien dépitée, et mon dos pas hyper confiant sur l'avenir. Et j'imagine que si lundi, je débarque à l'administration en demandant si je peux encore demander aux élèves de ranger les livres, je vais être accueillie par un regard noir, genre "on a pas autre chose à fouetter que vos Boule et Bill" ! Et ce serait de bonne guerre, j'ai parfois vraiment l'impression d’avoir des préoccupations d'une futilité culpabilisante.
Des clubs à distance
- club journal à distance
- club lecture à distance (via discussion Pronote, échanges par un Padlet, sélection de livres réservés avec un onglet esidoc...)
- jouer aux échecs à distance avec Bruno, notre bénévole
- ciné-club à distance (qui préparera la sélection de l'an prochain)
Une info-sondage Pronote pour passer l'info et recueillir des inscriptions
Cela
fait partie des enseignements du confinement, nous avons tous découvert
les possibilités de communication de Pronote, alors autant continuer à
s'en servir. J'en ai parlé ici ou là.
Je vais donc lancer une info-sondage, pour expliquer et proposer toutes les idées présentées dans ce billet. Si les élèves ne viennent plus à moi, il faut trouver une autre façon de les toucher.
Bonne rentrée à tous, bon courage, et prenez soin de vous.
Une pensée pour les parents des grands enfants, et aussi pour les petits frères et soeurs, qui vont voir repartir leurs "grands" aujourd'hui la boule au ventre, sans savoir s'ils vont les revoir avant un sacré moment...
Comme dirait une dame hier croisée à la bibliothèque (bondée, ça faisait plaisir) : "le plus important, c'est de rester en vie".
ça tombe bien, c'est ce que je fais en général, en regardant à droite et à gauche avant de traverser, ou d'autres broutilles du même genre. Au moins ça, ça n'aura pas changé dans ma vie. Mais gérer la tristesse, ça, c'est nouveau, et c'est dur de ne pas trouver que bon, hein, quand-même, bref...
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