Tirez une carte et asseyez-vous !

Je ne veux plus faire d'équipes filles-garçons !
A force de lire des romans sur des personnages transgenres, je ne me vois plus dire "Les filles, mettez-vous là, les garçons, par ici".

Je me servais de cette facilité pour les faire s'installer rapidement dans la salle de travail la première fois : "Les filles, vous entrez d'abord, deux par table, pas côte à côte, pas face à face" (réponse : en diagonale sur mes tables de 4, bravo !). Et les garçons prenaient les places restantes. Cela permettait aussi de ne pas couper totalement les équipes par affinité.

Mais ça, c'était avant.
Cette année, j'ai prévu un autre cérémonial, qui ne risque plus de blesser personne. En prime, le hasard est une merveille d'égalité et d'apaisement, et c'est rapide.
Je vais leur faire tirer une carte !

Rapidement assis grâce au tirage au sort des cartes

J'ai conservé 24 cartes d'un paquet de 52 : les cartes 1/2/3/4/5/6 de chaque couleur.
J'ai 6 tables de 4 places, soit 24 places (à quelque chose près le nombre d'élèves par classe, j’ajuste en fonction des effectifs).
Chacune des 6 tables a un numéro, de 1 à 6.
Je présenterai les 24 cartes aux élèves à l'entrée de la salle.
Si un élève tire le 2 de coeur, il ira s'installer à la table n°2 et y retrouvera les trois autres 2.

Après tout, si le hasard met 4 garçons à une table, peu importe. Par contre, s'ils sont dissipés, ils changeront de place, j'ai toujours eu un joker, je le garde.

 

Plan de table express

Il me restait encore un petit truc à régler : comment en profiter pour gagner du temps au moment de noter tous les noms des élèves un par un ?

D'habitude, une fois qu'ils sont assis, je passe en revue chaque élève, qui me donne son nom, que je fais répéter parce que je n'ai rien entendu ou compris, qu'ensuite je note sur mon plan de table papier.
Mieux vaut conserver une trace de leurs places, sinon, la fois suivante, on peut parier que les élèves changeront de place pour se rapprocher en douce d'un copain, pensant, les naïfs, que ça passera crème.

J'ai donc rajouté sur les tables un petit papier scotché, avec une case par élève, pour qu'ils notent leur nom une fois assis.

Merci, je sais, c'est brillant ! 

Et encore, vous n'avez encore rien vu : j'ai aussi imaginé qu'une fois dé-scotchés, j'avais avoir l'air finaude, si je ne savais pas dans quel sens lire le papier !

Une reine jamais mise sur le carreau

 

Du coup, j'ai rajouté sur les papiers les indications "tableau, fenêtres, couloir", pour que je puisse tranquillement empiler les 6 papiers et m’installer à mon bureau pour noter leurs noms sur mon plan de table.
Il faut juste pas se tromper en scotchant les papiers sur les tables.

 

Pour numéroter les tables, au lieu d'un simple papier collé dessus, ils trouvent quand ils entrent dans la pièce des pochettes, sur chacune des 6 tables, avec des jolies couleurs.
Il ne leur reste plus qu'à s'installer à la table du bon numéro.

 

Mais qu'est-ce qu'il y a dans ces pochettes ?
Et bien ça, je vous en parle la semaine prochaine.
Je suis HYPER organisée cette année, je m'impressionne.

En attendant, si le sujet du hasard vous intéresse, j'ai fait un billet dessus il y a quelques temps : Place au hasard

Moi, je retourne à mes bricolages.
Vous allez voir, les premiers billets seront très concrets. La pédagogie passe aussi par le bricolage, pourrais-je dire, pour paraphraser un de mes anciens billets.
Ce n'est d'ailleurs pas inutile de rappeler de temps en temps aux personnes qui se disent "qu'un CDI, c'est vraiment sympa, ça a l'air cool, tout roule tout seul, les gamins sont mignons", qu'accueillir des élèves et arriver à les faire lire en toute autonomie et zénitude nécessite en amont pas mal de travail de conception. Un travail de pédagogue, fut-il souriant et plongé jusqu'au chignon dans ses pochettes de couleur.

Dingue ! J'ai trouvé une reine des clubs à chignon : "The queen of clubs", 1909