Afin de donner des arguments aux collègues à qui on assure que le CDI peut tourner sans eux, voici une petite expérience personnelle.
C'est vrai, je suis la dame qui accueille les élèves dans une pièce où on peut lire, travailler, jouer, faire de la guitare, proposer des projets, regarder des expositions. Mais cette pièce, c'est une salle de cours, même pendant la récréation. Le fonctionnement du CDI répond à des objectifs pédagogiques : autonomie, lecture loisir, curiosité, liberté, mise en confiance. Rien n'est laissé au hasard dans mon fonctionnement, ni la place des sièges, ni l'emplacement de la table d'emprunt, ni le bonjour à chaque entrée, ni les rituels de mise en route des heures d'étude.
Je suis prof, je le suis même de plus en plus.
C'est vrai, un CDI peut être techniquement ouvert par un non-prof (ceci dit, quand je vois que les surveillants n'ont pas réussi à gérer les livres, les jeux et les ordi en étude, je me pose des questions sur ce que deviendrait le CDI entre leurs mains !).
Mais il ne s'agit pas uniquement d'ouvrir une pièce. Il s'agit aussi de concevoir son organisation, afin qu'elle réponde aux objectifs, et d’avoir conscience de ces objectifs, heure après heure, pour en assurer la réalisation. Or, cela passe par de l’observation, de l'analyse, des déductions, des modifications, une évaluation. Un travail de prof, quoi !
Et ce qui est vrai pour une séance pédagogique l'est aussi pour la gestion d'un coin à bazar, un rayon moins lu qu'un autre, un magazine pas emprunté.
La semaine dernière, j'ai fait une expérience que j'avais déjà relatée dans un ancien billet : la place des sièges induit l'usage des documents.
J'avais mis un cube dans l'espace roman, mais c'était trop caché de mon bureau, et donc c'était l’occasion de pas mal de bazar. J'ai donc déplacé le cube, et le seul emplacement disponible était au pied d'un pilier, devant le bac à albums.
Immédiatement, j'ai vu que les élèves qui s’asseyaient là tendaient le bras vers le 1er album du bac, et le lisaient. Souvent avec la personne à côté de laquelle ils s'étaient assis. Et une semaine après l'expérience, cela s'est vérifié au-delà de mes espérances, le cube est toujours occupé, et les albums de plus en plus lus.
Il va donc falloir que je pense à changer souvent l'ordre des albums. En général, un élève lit le 1er livre qui lui tombe sous la main. Rares sont ceux qui ont la démarche d'aller chercher un document.
Du coup, j'ai changé un peu l'espace magazines, pour mettre en valeur les 3 magazines d’actualité, que je trouve sous regardés. Comment faire pour qu'ils leur tombent sous la main ??
On verra dans les jours à venir si le nouvel emplacement permet à la presse du jour ou de la semaine d'être davantage vue, et donc lue.
Je confirme l'expérience , et j'espère pouvoir passer plus de temps au changement d'espace l'année prochaine, pour avoir un vrai CDI dans le vent.
RépondreSupprimerQuand on vous dit que le mobilier c'est primordial : http://www.archimag.com/bibliotheque-edition/2016/06/27/bibliotheques-mobilier-coeur-usages
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