mercredi 29 septembre 2021

Communication bienveillante sur les réseaux

Il est temps de vous parler de cette séance.
J'aurais aussi pu l'appeler : "Comment survivre au web ? Facile, en devenant un Bisounours !"


Je l'ai faite la première fois en 5e avec la CPE, sur des heures de vie de classe qu'on rajoutait aux élèves. Et puis j'ai arrêté, parce qu'elle était tout le temps demandée en urgence à droite à gauche. Je me retrouvais assez vite seule, avec un groupe qui n’investissait pas dans l’activité, puisque je n'avais même plus la caution "CPE".

J'ai donc ensuite proposé la séance aux équipes de 5ème.
J'ai d'abord été sollicitée par des professeurs de français qui travaillaient sur le thème de l'amitié, et j'ai réorienté la séance en me basant sur ce thème.
J'aime bien l'idée très télétubbies de dire aux élèves que sur le web, c'est en s'appuyant sur l'idée de l'amitié qu'on évite les ennuis, et qu'on en évite aux autres.
Dans les autres classes, je demande aux PP, ils sont en général partants. Et sinon, et bien tant pis.

C'est une séance qui fonctionne très bien.
Je m'appuie sur un diaporama, que les élèves retrouvent dans esidoc :

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Le lancement en collectif


On débute par 20 minutes en classe entière : page du rappel de la loi, BD d'Elise Gravel sur l'amitié, et vidéo des passoires de Socrate.
Je les fait réagir, sans trop guider par des questions fermées, histoire de lancer des débats et la réflexion.

Je fais maintenant cette partie à l'oral uniquement, en classe entière

L'idée est de leur faire comprendre que sur les réseaux, la seule solution pour s'en sortir sans bobos, c'est de faire comme les bisounours. On aime tout le monde, on est contents et on ne critique personne. On peut évidemment ne pas être d'accord, ou être en colère contre quelqu'un, mais il vaut mieux éviter les "traces numériques de nos états d'âmes" et préférer une discussion "en vrai". On peut plus facilement revenir en arrière, et si on s'est trompé, on peut s'excuser et on passe à autre chose, les gens oublient.
Sur le web, rien ne s'oublie, et les réactions en chaîne des autres aggravent la nôtre.

Il y a souvent des réactions intéressantes à la BD d'Elise Gravel, notamment sur la dernière ligne, ce que l'amitié n'est pas. Ce sont souvent des situations sportives que les élèves relatent : "ouais, mais quand le match est hyper important, ça arrive qu'on dise ça !" Et ils arrivent en général à la conclusion que s'énerver, ça arrive, mais qu'il faut ensuite s'excuser, encourager. Et essayer de prendre sur soi, de se mettre à la place des autres.

http://elisegravel.com/blog/une-vraie-amitie-ca-ressemble-a-quoi/
 

Quand aux passoires de Socrate, je m'en sers souvent au quotidien, quand dans une classe j'entends "Madaaame, machin il m'a dit que...".
J'ai eu du mal à trouver une vidéo bien faite, je guette souvent si je trouve quelque chose de "mieux" et un peu plus "vif", mais toujours rien.




Le travail en salle informatique

L'heure suivante est en demi-groupe en salle info.
Par exemple sur  2h de français que la collègue exploite de son côté avec une activité qu'elle ne pourrait pas faire en classe entière.
Mais c'est possible aussi en classe entière, si la salle info est assez grande, et qu'on est deux adultes.

Les élèves sont en binôme choisi, avec des casques et un prise pour se brancher ensemble. Ils ont un document à remplir au fur et à mesure, et à rendre à la fin.

L'expérience montre que l'heure est un peu juste, il est préférable d'avoir montré en collectif comment on avance sur un Genially, que chaque activité correspond à un jeu ou une vidéo (Beaucoup répondent à toutes les questions sans voir qu'il fallait changer de vidéo... J'ai dû rajouter des numéros sur la feuille, mais comme personne ne lit les titres, je pense que cela ne va rien changer !!), et qu'on peut agrandir les vidéos. On perd beaucoup de temps à distribuer les casques, les doubleurs, les fiches de travail... Ils ne sont pas des masses autonomes et autodépatouillants, mes élèves. Ils se laissent un peu vivre et attendent des instructions individuelles... Ah, vous avez les mêmes ??

Il faut les aider avec le jeu Stop la violence, ils n'ont pas tous les codes des "jeux", c'est d'ailleurs étonnant. Il faut vérifier qu'ils saisissent la chute de la vidéo 1, distribuer des mouchoirs pour la vidéo 2 (ça les émeut souvent, c'est le but, hein), et les aider à comprendre à la vidéo 3 que les élèves ne sont pas vraiment dans la chambre.
C'est une fausse activité en autonomie, en fait !!! Totalement impossible à donner à distance, sauf à avoir des élèves hyper à l'aise avec le numérique, la lecture, les consignes complexes, et capables de réfléchir seuls. Mais du coup, ils n'auraient sans doute pas besoin de cette activité, non ?

 

Parmi les remarques lors des bilans des années précédentes (les séances d'hier ne sont pas terminées. J'ai eu des escargots la première heure, et une alerte incendie la suivante...) :
Quand on tend l’oreille entre deux groupes, on entend souvent "tu vas voir, c'est trop bien", ce qui est déjà bon signe !
Peu disent avoir appris des choses, signe qu'on leur a beaucoup parlé du sujet, ce qui est rassurant.
Mais ce que je trouve intéressant, c'est qu'ils disent avoir été marqués de "voir" les réactions des harcelés via les vidéos. Ils ont trouvé cela plus marquant que les discours qu'on leur a tenus.
Ils ont "visualisé" la douleur.
Beaucoup parlent aussi du sentiment de culpabilité ressenti par les victimes, qui se disent que c'est de leur faute.
 
Voici les fiches distribuées :

 
MAJ 06/10/21 : j'ai déjà prévu des modifs !
Comme on avait eu une alerte incendie, la collègue a prévu une 2e heure, ce qui nous a permis de vraiment terminer le parcours, y compris les vidéos en bonus. 
Et évidemment, sans surprise, c'était vraiment mieux avec 2h !!
Les élèves m'ont unanimement suggéré de rajouter une des vidéos que j'avais mise en bonus. Ils ont aussi aimé les autres, mais si on veut que ça tienne sur 1h, je vais devoir réorganiser.
Ou demander 2h aux collègues...

Pour conclure, je me dis que si cela permet aux élèves de mettre sur pause leurs réactions négatives et agressives sur les réseaux, on aura un peu gagné en douceur de vivre !

"J'ai découvert le numéro 3020 et que la personne peut souffrir beaucoup du coeur"
"J'ai découvert que quand on harcèle une personne, on ne se rend pas forcément compte de la gravité de ce qu'on fait."
"Je ne savais pas que ça pouvait faire aussi mal. Alors maintenant si je vois ça ou si je subis ça, je vais en parler."


On n’évitera pas les "méchants" de démarrer. Mais on a peut-être une chance de faire comprendre aux suiveurs de ce qu'ils risquent à suivre, et de ce qu'ils font courir comme risques aux victimes. Et à leur faire lâcher la souris. Réfléchis avant de cliquer !

Un bon réflexe aussi à avoir en recherche et en partage d'informations !
En général, c'est même carrément mieux pour vivre, de réfléchir avant de faire...



2 commentaires:

  1. Bonjour Claire,
    toujours aussi dynamique, tu es une véritable source d'inspiration (et de remotivation) !
    est-ce que je peux partager ton super Genialy avec mes collègues ?
    Merci d'avance !
    Nathalie

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    1. Merci, c'est très gentil.
      Tu peux bien sûr utiliser le diaporama, mais sans doute qu'il faudrait l'adapter à chaque réalité de terrain.
      Après la 1ère classe passée, j'ai d'ailleurs déjà prévu des modifs.

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