mardi 8 décembre 2020

CDI-Drive, des cailloux dans les roulettes !

Le 11 septembre, je faisais part de ma perplexité face à la liste des difficultés liées à l'organisation d'un prêt différé type Drive.
Le 02 octobre, j'avais trouvé quelques réponses, et un semblant d’organisation, ça roulait à peu près !

Ce matin, je suis un peu désabusée avec ma caisse Drive pleine de réservations que personne n'est venu récupérer.

Bien sûr, j'ai eu quelques visites : j'ai donné deux romans, un élève a rendu un livre, il y a eu une réservation d'heure d'étude, une demande de code esidoc que j'enverrai par Pronote, un joueur d'échecs est venu récupérer son laisser-passer pour ce midi (et d'ailleurs, n'est pas venu jouer...), et j'ai fait rigoler un AED qui a eu du mal à garder son sérieux en parlant à une guirlande lumineuse !

C'est plus un guichet unique qu'un simple CDI-Drive, cette histoire !

Mais ce que je retiens, c'est surtout la caisse aussi pleine au retour qu'à l'aller :
- deux élèves m'ont dit qu'ils ne m'avaient pas vue (j'ai 3 guirlandes lumineuses, dont une autour du cou !!!!)
- deux ont réservé la suite de BD qu'ils n'ont pas commencées
- un a récupéré un tome 2 alors qu'il a réservé le 1 mais que je ne l'ai pas encore récupéré... Pour les séries de mangas, il va falloir que je remette en place le système des fiches de réservation, ça devient infernal à gérer en réservation esidoc, ils réservent des dizaines de tomes, et je ne sais jamais où ils en sont !
- un qui m'a dit qu'il n'avait pas fait exprès de réserver (???)
- un élève de 6e a réservé des romans 4e-3e (c'est indiqué dans la cote, mais qui regarde la cote ?)
- un s'est étonné que je n'ai pas ses réservations (vous pariez qu'il a fait une sélection, et pas une réservation ??)
Et au final, malgré une vingtaine de messages envoyés hier sur Pronote, une caisse pleine sur les bras.

C'est beaucoup d'énergie pour un service qui passe au-dessus de la tête de beaucoup. 
Laisser un outil numérique discriminant œuvrer pour la lecture, c'est discriminer l'accès à la lecture.
Une preuve de plus que l'incitation à la lecture passe par la présence physique des élèves dans un CDI ou une salle de classe, avec un professionnel présent à leurs côtés !!
 
Et preuve aussi (mais en avait-on besoin pour s'en douter...) que si le CDI ferme ou restreint son ouverture (ici, à cause du Covid), et si le profdoc, en plus, en a ras les baskets de trouver des solutions qui arrangent tout le monde, et bien la lecture s’arrête.
Parce que les difficultés vont au-delà des difficultés numériques.
On pourrait se dire qu'ils n'ont pas pu venir à 8h, qu'ils commencent plus tard. Mais j'en ai vu passer devant moi, et je sais que si je monte les leur donner dans leurs salles, ils seront sans doute contents. 
Et ben non, crotte alors ! Je ne suis pas à leur service, je n'ai pas à sillonner les couloirs entre chaque heure de cours, pour rendre service à tout le monde tout en ne gênant personne.

Alors si les livres sont encore dans la caisse vendredi après le 2e Drive, je les remettrai sur les étagères.
Et s'il n'y a que trois collègues qui me sollicitent pour prêter des livres à leurs élèves, si la vie scolaire ne s'émeut pas que seuls les 6-5 puissent emprunter cette année en étude parce que c'est la seule étude en face du CDI, et bien, tous autant qu'ils sont, ils n'auront qu'à aller voir ailleurs si les guirlandes sont plus lumineuses !
C'est le 2e effet "prime", sans doute.

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