mercredi 22 mars 2017

Faire lire, c'est pas sorcier ! Faire qu'ils continuent à lire ? Ce serait magique !


Couverture
La brochure des librairies Sorcières de l'année de mon Bac :
j'avais mis le poster dans ma chambre !
J'ai déjà expliqué ici que les projets lecture comme j'en ai fait pendant des années ne servent sans doute à rien. J'ai d'ailleurs arrêté de me culpabiliser de ne plus mettre en place ces projets lecture traditionnels et souvent d'ampleur.

La remarque d'un ancien élève, croisé samedi à la librairie (pas mal, non ?), m'a fait cependant me reposer des questions sur les projets à mettre en place.
"Je continue à lire, mais ce n'est pas facile. Je ne sais pas quoi lire. Dans le CDI de mon lycée, ce n'est pas pareil qu'au collège. Il n'y a pas de relation humaine comme il y en avait au collège."

Par "relation humaine", faut-il entendre :
- participation à une communauté de lecteur : il a participé activement à l'organisation du Mangamado, notre ancien prix manga, et à tous les moments forts de la vie d'un CDI, rangement, déplacement d'étagères, organisation de projets...
- le fait que, le connaissant bien du fait de tous ces projets, je ne l'ai pas lâché, lui et ses mangas, de la 6e à la 3e.

Il avait fini par se lancer en 3e dans les romans de SF, de fantasy. A la librairie, il avait un manga sous le bras. A-t-il essayé de lire autre chose depuis deux ans ? Et à qui a-t-il osé demander un conseil ?

Alors, qu'est-ce que je pourrais mettre en place pour que les lecteurs de 14 ans ne lâchent plus jamais la lecture ?
Je me suis déjà posé cette question mille fois, j'ai déjà essayé d'y répondre, notamment ici. Mais même si je suis sur la voie, il y a encore des choses à faire. Sérions les problèmes, et commençons par le commencement.


La première question à se poser, c'est comment faire lire des collégiens. Et ça, franchement, c'est pas sorcier !

Pour faire lire des collégiens, il faut mettre dans sa marmite, sous leurs yeux et dans leurs mains :
1- Des "bons" livres adaptés à tous les niveaux de lecture : des romans qu'on ne peut pas lâcher, des beaux albums, des livres documentaires étonnants...
2- Les avoir lus (ça parait bête, hein ?)
3- Ne rien dire quand un "grand" lit un "petit" livre !
4- Bien connaître les élèves
5- Les considérer comme des lecteurs qui ne prennent plus le temps de lire, et surtout pas pour des non-lecteurs. Donc, il faut leur donner du temps de lecture sur place, créer des moments de rencontre avec des histoires, tourner le dos pour les laisser tranquille, et croiser les doigts.
6- Les mettre en confiance depuis la 6e, pour qu'ils reçoivent nos conseils de manière bienveillante

Slogan Librairies sorcières
Slogan Librairies Sorcières
Et dans la marmite des collègues :
7- Qu'ils les emmènent choisir des livres
8- Qu'ils leur donnent du temps pour lire sur place (je n'ai plus de classe en cours régulier, donc la balle n'est pas dans mon camp !)

Et c’est tout !
Bon, on pourrait rajouter qu'ils sachent lire, que ce ne soit pas trop douloureux de déchiffrer un paragraphe et de s'en souvenir, qu'ils comprennent le vocabulaire, les effets littéraires de type flash back, les récits à deux voix... Mais ce n'est pas dans nos missions à nous. Et c'est utile pour qu'ils progressent en lecture, pas pour qu'ils aiment lire.




Par contre, si on veut que ces collégiens lecteurs lisent le soir, et encore mieux, devenus lycéens puis adultes, qu'ils continuent à lire, c'est plus complexe. 


Il faut...

Suite au prochain épisode ! Je peaufine mon plan de bataille avant !
Et puis comme ça, ça fera un billet un peu moins long...

3 commentaires:

  1. C'est fou comme on vend mieux un livre qu'on a lu et aimé, je confirme ! Ce doit être dans le ton de la voix...
    La meilleure manière pour moi c'est de passer dans les classes pour faire la retape, pardon, pour vanter les livres. Un thème, une classe. Certains de mes collègues ont été bluffés, en particulier en 4e (14 prêts pour 25 élèves). Le contrat (moral) ? Lire au moins 20 pages avant de le rapporter, et bien entendu personne n'est obligé de prendre un livre et aucune fiche de lecture n'est réclamé. Seul un prof d'histoire oblige ses élèves en cinquième, avec une horrible vieille fiche de lecture à fournir ! Évidemment c'est contre-productif. En plus il refuse les documentaires (et il y en a des bien en histoire médiévale !) parce que sa fiche n'est pas adaptée...
    Par contre les professeures d'anglais sont bluffés, mais elles accompagnent les élèves dans leur choix (pour adapter le niveau de lecture) et dans leur lecture même, et les élèves se sentent en confiance entre moi et leur prof.
    Quant aux troisièmes élèves de latin, ils particulièrement apprécié les documentaires sur la Rome antique.
    Un point à creuser : le retour sur lecture.

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    1. Tu me donnes deux idées de plus : reprendre aussi ces visites dans les classes, c'est vrai que c'est sympa ; un thème par classe, je vais y réfléchir. Et le retour sur lecture. On prête, et ensuite on les lâche dans la nature. Mais comment demander encore plus de temps aux collègues ? Peut-être un marque-page fourni avec, à remplir façon enquête.

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  2. J'ai tenté le marque-page, bof bof. Le retour est sommaire (j'aime, j'aime pas...). Le seul retour efficace c'et quand tu parles avec eux, mais c'est chronophage (la gestion en retard, les ordis qui buguent, les projets à monter, toussa toussa...)

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