Un CDI hors les murs, c'est pas gagné ! (et c'est pas grave !)

Depuis la création de ce blog, je m'astreins à deux règles :
- le non-anonymat d'abord : très pratique pour éviter d’anonymer tous les documents, c'est aussi un bon garde-fou parce qu'il oblige à tourner sa souris 10 fois dans sa main avant de publier, pour rester toujours respectueux et bienveillant. Du coup, on reste positif, ce qui est très bon pour le moral !
- l’honnêteté : quand ça merde, je ne fais pas semblant que ça fonctionne comme sur des roulettes !

Donc il fallait que je sois honnête avec vous cette fois encore : le CDI hors les murs, c'était peut-être une bonne idée, mais c'est pas gagné !
J'ai beaucoup sous-estimé les difficultés d'organisation. Beaucoup.
MAJ du 15 : Beaucoup, beaucoup !!


Jeudi matin 14 mai, j'ai publié une première version de ce billet, et ça m'a fait du bien. Ceux qui l'ont lu comprendront.
Le soir, ça allait un peu mieux. J'ai vu quelques collègues, eu les premières réponses à mes questions depuis 15j, vidé mon sac de stress.
Alors le soir j'ai retiré le billet du matin, et j'ai un billet positif, avec les solutions trouvées dans la journée. 
MAJ du 15 : et le lendemain, je me suis dit que j'avais trouvé le protocole peut-être pour septembre, et que ça, au moins, c'était fait. Mais que pour l'heure, ce sera niet les bouquins ! Et il a fallu continuer à rester positive...

 

Le protocole sanitaire pour les livres

Il n'a pas besoin d'être voté au CA, il faut juste le présenter. Et on pourra le modifier en cas de besoin par la suite. Je ne l'ai appris que jeudi soir, veille dudit CA, 15j après avoir envoyé un message à ma direction disant que j'allais tout préparer pour le CA. C'est pas grave, ça m'a fait bien cogiter pendant 15j, ça permet de rester jeune.
Je garde les 5j de quarantaine pour le papier. Les collègues ont tiqué sur 3j, ils ont entendu 5. Donc je prévoie le plus large, ça ne change pas grand chose, vu que même les magazines ne sont pas concernés. C'est juste les feuilles, enveloppes et sacs en papier.
Le reste convient apparemment. Et ça parait dingue, même, que ça passe !
Quand un établissement bannit les photocopies (sauf celles laissées le vendredi soir dans la salle pour un cours le lundi 8h) et demande aux élèves de les faire chez eux la veille pour bosser dessus le lendemain, je n'arrive pas à comprendre qu'on me laisse arriver la goule enfarinée avec mon paquet de BD à distribuer !
Du coup, j'étais sûre de moi en arrivant à la réunion avec mon protocole, mais je me suis mise à flipper en me disant que je vais être la seule au collège à faire courir des risques aux gamins. 
Et si c'était même moi qui était plus exposée que je ne le pensais ??
Pas drôle du tout, ça ! Ils sont pas prêts de voir la tête d'une BD, les gosses ! Je sens qu'on  va leur lire des histoires, plutôt.

 

 Les retours de livres

Jeudi : ça y est, première piste, il reste une boite à lettres non utilisée à l'extérieur du collège.
Cela permettrait le retour pour les élèves absents, mais aussi du coup pour les présents, en évitant la gestion d'une boite à la vie scolaire, et donc du passage. Ils peuvent les rendre avant d'arriver, ils se laveront de toute façon les mains ensuite. Donc on peut leur demander de soulever le clapet de la boite à lettres. Je prévoirai de la désinfecter à chaque fois que j'irai la relever.
Et je peux même bloquer le clapet en position ouvert avec du gros scotch.
Ce qui peut autoriser le dépôt d'une 2e boite ailleurs en septembre, quand le volume des prêts sera plus grand, pour continuer à libérer la vie scolaire.
Et une question en moins, une !

MAJ du vendredi : 
Mais dites donc ! Il va falloir que j'y aille en scaphandrier, vider la boite ??

ça y est, j'ai les retours !

Parce que si des photocopies sont dangereuses, je m'en sors comment avec le bouillon de culture qu'il y aura dans la boite ?
Euh... un bon vieux carton de photocopieuse, posé sur le chariot à roulettes, loin de moi, le matin sous le préau, ça pourrait aussi faire l'affaire, non ? Hop, un couvercle, hop un numéro dessus, et hop dans la salle de quarantaine 10j ! Sinon, je vais toucher tous les livres, les mettre dans un sac, les ramener, me balader avec... Ouais, elle ne me plaît plus trop bien, cette boite que j'attendais tant !

MAJ du samedi : 
Et s'ils les ramènaient tous en juin avec leurs manuels, dans le cadre de l'organisation qui aura été prévue par le collège, et qu'ils les mettent dans ces cartons de photocopieuse à ce moment-là, c'est pas mal non plus, non ? Et puis après 2 mois dans les cartons, ce sera bien désinfecté.

Recyclons ! "Caddie du CDI, rendez vos livres"

Le dépôt en classe (MAJ : enfin, quand j'aurais réglé cette histoire de danger ! Donc, c'est pas pour demain !)

Les dépôts de livres dans les salles pour une lecture sur place, c'est ce qui s'annonce le plus difficile. 

Pour l'instant, je n'organise rien, et je répondrai uniquement aux demandes éventuelles des collègues. Deux m'ont déjà dit que c'était OK, notamment en venant avec quelques livres à présenter, les élèves choisissent le leur, et je les leur laisse. Peut-être pour la semaine, dans une enveloppe laissée sur leur table. Ou avec une réservation e-sidoc.

Deux problèmes subsistent : 

- ai-je le droit de m'approcher d'eux ? Si je me suis lavée les mains au gel avant de prendre les livres, peuvent-ils les prendre juste après ? Est-ce normal de flipper autant ?

- où laissent-ils le livre ? Je ne sais pas si c'est un problème pour le ménage de laisser des choses sur les tables. Encore une des inconnues. 

Sinon, ce sera emprunt obligatoire, dans le cartable de chacun.
En lisant le commentaire de Barbara, je me dis que ce sera même sans doute le plus simple. Ils auront peu d'heures de cours (5h par jour sans compter le temps de lavage de main et d'installation, 4j/sem), donc sans doute pas le temps de lire sur place, sauf si c'est l'activité proposée par le professeur de français, par exemple.

L'idée d'une caisse de retour par salle, à la sortie, posée par terre, est intéressante à conserver, en complément de la boite à lettres.
Du coup, l'emprunt obligatoire ET la caisse au sol à l'entrée, cela éviterait la table à la sortie, qu'il faudrait demander, et désinfecter sans doute à chaque dépôt de livres. Hop, un couvercle, hop, sur le chariot, hop, l'ascenseur ! Ouais, ouais, je pense que je tiens la solution. Merci pour l'inspiration !
Enfin, si j'arrive à dégotter une clé d'ascenseur... 
Tout ça pour Boule et Bill, vraiment ? Désolée, les gars, mais bon, hein !

Vous savez que je vous adore ?

Les prêts (MAJ : idem, en attente !)

1- Idée d'une maman que je connais bien (j'ai fait bosser harcelé tout le monde !) : laisser les prêts des élèves sur une table (désinfectée avant de les poser !) dans leur salle, dans une enveloppe avec leur nom dessus, qu'ils prendraient en sortant. C'est une bonne solution, et ça ne dérange pas le cours. Une fois les collègues installés, toutes les mains lavées, et le parcours du combattant effectué, s'ils sont dérangés, ça risque de passer moyen... Et ça résous le problème de savoir si je peux poser un livre sur leur table en m'approchant d'eux. On en est là...
On mettra en place la réservation via esidoc, avec une info via Pronote, et en direct dans les salles si les collègues me le demandent.
Il va falloir faire rajouter une table en plus à la sortie, tout a été vidé.
Ou alors, selon la suggestion d'une collègue du collège, je dépose le matin ou le vendredi soir les livres sur la table des élèves, avant leur arrivée. En fonction de leur commande esidoc, ou d'une commande passée en direct en passant les voir. Les noms seront collés sur les tables, donc c'est possible.

2- En fait, la maman m'a dit qu'au départ elle pensait à une table dans la cour.
J'ai d'abord doucement rigolé en imaginant la table seule avec les gamins, et puis après avoir lu le commentaire de Barbara, une profdoc qui m'a écrit sur le "hors les murs", je me suis dit qu'on pouvait aussi imaginer d'organiser des distribution de prêts une ou deux fois par semaine, dans la cour, sous le préau ou l'abri vélo, au moment où les élèves partent le soir. Je peux me mettre sur leur trajet, façon ravitaillement de marathon. Ils prendraient leurs enveloppes ou leur sac en papier en passant. Il y aura sans doute déjà la table prévue pour le matin, sinon, il est facile d'en prévoir une sous l'abri vélo, et de la désinfecter avant.

3- Pas de prêt aux élèves non présents, c'est beaucoup trop difficile à organiser. ça me fend le coeur, j'ai des élèves qui veulent des livres mais qui n'ont ni d'abonnement bibli, ni la possibilité d'acheter. On verra bien en juin. Si je conserve l'idée précédente, et s'ils viennent sur ces créneaux devant le collège, je peux leur passer leur gros paquet de lecture pour le mois par dessus la grille, ou leur poser par terre.

4- MAJ : tu vas t'arrêter, oui ?? Et si on disait pas de prêt, pour personne ? Calmos l'hyperactive ! Laisse venir.

Je m'y voyais déjà : "Tu veux le tome 5 pour la semaine prochaine ?"

5- MAJ 19 mai : j'ai refait une tentative avec un protocole "assoupli", maintenant que j'y voyais plus clair.  Réponse de mon adjointe : "Qui vous a fait part de règles aussi strictes? La covid peut se retrouver sur une surface mais il devient inactif. Pourquoi toutes ces contraintes? Il vaut mieux ne rien faire." 
Fin du match.
Du coup, je ne comprend plus très bien pourquoi on ne peut pas donner de photocopies, pourquoi on se lave les mains 10 fois par jour, pourquoi on désinfecte les tables et chaises. Pourquoi toutes ces contraintes ? Les livres auraient-ils un pouvoir sacré ? Aurait-on oublié leur petit surnom pré-covid : nids à microbes ?
Pour ceux qui peuvent faire passer quelque chose, voici ma 2e version du protocole.

Les activités pédagogiques ou ludiques

J'ai dit que je restais positive, enfin ! Au moins, je ne vais pas choper le virus.
MAJ du 15 : ah si, en fait... Du coup, j'interviens 30 minutes en 5e (lavage de main compris) ; ça m'apprendra à la ramener !

Allez, je file re-re-refaire les affiches : "CDI fermé, pas de prêt, à bientôt !"