dimanche 11 novembre 2012
Les classiques de l'enfance
Saviez-vous que pour comprendre Boris Vian, et entrer dans l'univers de l'Ecume des jours, il valait mieux avoir lu Claude Ponti dans son enfance ?
Et que les Petits riens d'Elisabeth Brami peuvent mener aux Plaisirs minuscules de Delerm ?
La culture littéraire commence avec la Chasse à l'ours, Alboum, et se poursuit un jour avec Hugo, Vargas, Scott Card... On lira Davodeau bien après Tom Tom et Nana, et Anne Rice après Twilight.
Quel bonheur de savoir que ses élèves ont lu Pef, Ponti, et L'oeil du loup de Pennac. Qu'ils connaissent le Petit Poucet, Peau d'Ane, et la sorcière du placard à balais. Et L'île du crâne, Lettres d'amour de 0 à 10 et Lettres à Lou. Les fables de la Fontaine, même si c'est dans des versions en albums, en BD. Qu'ils ont osé se lancer en 3e dans Tobie Lolness, Strombreaker et Phaenomen.
Qu'ils connaissent les noms de Marie-Aude Murail, Jean-Philippe Blondel, Anne Percin, Thierry Lenain, Jean-François Chabas, Mathis, Mourlevat. Que de Bernard Friot, ils ont découvert les poésies, après avoir lu en primaire ses Histoires pressées.
On a du plaisir à les voir apprécier Lou et Seuls. Et s'ils lisent des mangas, on leur conseille Naruto, Une sacrée Mamie, puis Death Note et les Taniguchi.
Comme à chaque fois que je fais une peu de recherches sur la littérature jeunesse, sur la lecture, sur la lecture à l'école, je finis agacée de tous les discours sur la bonne littérature qu'il faut faire lire aux enfants. Surtout quand on ne cite que Zola, Verne ou Balzac comme références de cette belle littérature bien comme il faut, et qu'on rajoute du bout des lèvres un roman jeunesse d'ailleurs mauvais, mais sur les listes officielles.
D'ailleurs, lire ces listes officielles (prévues pour aider les profs de lettres à choisir les lectures de leurs élèves) m'a donné envie de les relooker à ma sauce, en y enlevant les titres déjà trop anciens, qui ne fonctionnent plus, et en y rajoutant des titres qui sont pour moi des classiques incontournables, et qui marchent. C'est à dire qu'ils font lire les enfants (tous les enfants, et pas seulement les bi-langues latinistes...) ET peuvent être vus par les adultes comme des lectures qui font avancer les choses. Donc, peuvent être conseillés à des profs de lettres.
Je ferai une place particulière aux titres à moins de 6 euros : un chef d'oeuvre à 15 euros aura en effet peu de chance d'être retenu par un collègue pour un achat groupé...
J'imagine que c'est une sorte de travail d'Hercule qui va m'occuper un moment...
J'ai commencé par mettre à profit les vacances, en lisant ce qui se disait de la lecture littéraire. C'est une notion intéressante, et j'ai essayé de faire un résumé de ce que j'ai trouvé sur ce sujet.
Il va sans dire que j'achète aussi pour le CDI, et que je lis, des tas de livres très neuneu, qui ne résistent pas du tout au lecteur (cf définition lecture littéraire), mais qui sont super sympa à lire pendant ses vacances ou le soir quand on est fatigué de sa journée, et qu'on s'arrache avec délectation... (Vive Meg Cabot, les romans Fooooot, Tony et Alberto...).
Tiens, au passage, demandons-nous aussi quelle littérature est lue par les adultes, ceux qui se désespèrent des lectures des élèves. A ces lecteurs adultes (peu nombreux, d’après les statistiques), demandons si après une journée de travail, ils lisent pour devenir humain, pour découvrir d'autres façons d'écrire, pour s'interroger sur le monde... ou tout simplement pour connaitre la fin de l'histoire, et tant mieux si la lecture a des effets collatéraux inattendus !
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Bonjour
RépondreSupprimermerci pour votre article
je vais essayer de le relayer sur le blog de mon CDI
Relayez que le plaisir de lire passe par toutes les lectures, et que les projets les plus simples sont souvent les meilleurs, puisque finalement, l'objectif est de donner envie d'ouvrir un autre livre après en avoir terminé un. Cordialement
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