Commençons par la leçon numéro 1 : quand on dit qu'il faut faire quelque chose, il faut le faire !!
Et je me suis encore fait avoir !
J'ai pourtant fait moult fois le constat que pour faire lire des élèves, il fallait assez peu de conditions réunies, finalement. Et que les choses les plus sophistiquées et compliquées n'étaient pas nécessairement les plus efficaces.
Et j'avais même fait une liste des choses à faire !
Pour retrouver ces conditions, RDV sur le document que j'ai diffusé à mon administration. Je vais prochainement mettre à jour tout ça avec un billet de synthèse. Une collègue m'a interpellée ce mois-ci pour avoir des conseils pour faire venir et lire des élèves au CDI, c'est l'occasion de remettre le nez dedans et de l’actualiser.
Donc j'ai une liste d'actions qui marchent, et pourtant, j'ai continué à ne pas les réunir !
Sauf depuis 3 semaines.
Et ça marche tellement, mais tellement, que si je n'avais pas peur de me refaire mal au dos, je me donnerais des baffes de ne pas avoir mis mes propres idées en application plus tôt !
Je n'ai jamais prêté autant de "bonnes" BD, et j'ai même recommencé à voir sortir des romans.
Détaillons donc aujourd'hui le dernier né des dispositifs les plus ultra-novateurs qu'on puisse mettre en place : j'ai montré des livres en début de séance !
Oui, messieurs-dames-du-CDI, j'ai osé perdre 5 minutes sur le temps de séance-à-contenu-documentaire pour montrer quelques romans et des BD que j'adore, mais que personne n'a l'idée de lire.
Et deuxième coup de théâtre : j'ai laissé quelques minutes pour les emprunter !!
...
Je vous laisse digérer l'information
...
Ils ont donc pu emprunter ceux que j'ai présentés, ou d'autres en allant faire un tour dans les étagères et les bacs.
J'ai arrêté avec "si on termine avant, ils pourront aller emprunter" : on ne termine JAMAIS avant !!!!
Donc, du temps et l'occasion
Il faut prévoir dans la séance quelques minutes de battements qui ne bloquent pas le groupe : changement de salle si on se déplace en salle info, activité de fin d'heure au choix dont la lecture ou l'emprunt...
Et il faut s'y tenir.
Je le savais, pourtant, que pour emprunter, il faut en avoir l’occasion, et le temps. Je reviendrai sur cet élément dans ma synthèse.
Mais ce ne sont pas les seuls éléments qui ont compté dans la réussite. Après la présentation, il faut faire vivre ce premier élan.
Un matériel facilitant
Figurez-vous que j'ai récupéré le présentoir à roulettes de la vie scolaire !
No comment sur l'impossibilité de demander aux surveillants de faire déposer aux élèves leurs carnets, et de vérifier en fin d'heure qu'il y a bien 9 documents. Encore deux livres disparus, donc retour au CDI. Cette fois, cela s'est bien terminé, les livres sont revenus tous seuls dans la boite de retour. Les élèves ne sont pas des voleurs, ils sont juste têtes en l'air, et ils ont besoin de règles carrées. Mais si cette année, l'histoire s'est bien terminée, l'an dernier, les pertes ont été sèches.
Comme il n'y a pas de mal qui ne servent à bien, j'ai donc pu me servir de ce présentoir pour mettre en évidence les séries à tomes.
Parce qu'une fois que je les ai présentées, et qu'elles sont sorties, il faut leur trouver un espace de présentation quand elles reviennent, pour que les autres élèves continuent à les voir et à les emprunter.
Les séries sont ainsi plus visibles que dans des bacs, et comme une BD, ça ne tient pas sur un présentoir de table, et que de toutes façons, je n'ai pas assez de tables ni d'espace pour consacrer une table aux livres exposés, et bien c'était la solution idéale.
Par ailleurs, voir tous les tomes alignés a un côté "collection" qui attire.
Par contre, il faut veiller à ce qu'ils n'empruntent pas les tomes dans le désordre ! J'ai beau faire figurer le numéro des tomes, et expliquer plusieurs fois à chaque classe que s'il y a une étiquette, ça doit se lire dans l'ordre, il y en a toujours qui se jettent sur le dernier tome sans connaître la série.
Et comme le prêt est autonome, je ne peux pas toujours vérifier.
Pour les romans, j'ai opté pour un présentoir double étage, un peu fragile je le crains, il a intéret à ne pas tomber par terre. Et il ne faut pas mettre de livres trop lourd dessus, sinon, il s’affaisse sous le poids, il est assez souple. Dommage, c'était l'outil dont je rêvais. Et il permet vraiment de mettre en valeur les romans du moment.
Attention, pas de pub mensongère !
Je ne me répéterai jamais assez, la règle d'or de la promotion de la lecture, c'est de ne jamais faire de la pub mensongère !!!
Si je dis que le roman est génial, il doit l'être ! Si je vante les mérites d'une BD, je dois être certaine qu'ils reviendront emballés ! Il n'y a pas de place à l'arnaque.
"Quel moyen de communication idéal ?"
Parce qu'il n'y a rien de mieux que de demander directement aux intéressés leur avis, quand je leur ai dit mon désarroi devant tant de livres adorés, mais achetés un peu pour rien, je leur ai demandé comment faire pour leur faire connaître ces titres.
Leurs idées :
- un bulletin d'infos avec les couvertures des livres dans pronotes (plébiscité comme l'outil idéal)
- les couvertures affichés dehors sous le panneau vitré
- la télévision numérique qui diffuse des infos sous le préau
- leur lire des extraits
- des petits bulletins à prendre au CDI avec des idées de lecture.
Bon, là, les enfants, vous êtes gentils, les bulletins, ils finissent leur vie un peu esseulés, donc je garde pronotes et la télé sous le préau.
Sacrée ironie, non ? Rien que du numérique pour vous faire lire du papier ! Ah, vous savez pas ce que ça veut dire, ironie ? C'est pas grave, je vous aime bien quand-même. Oui, surtout quand vous avez un livre ouvert sur les genoux, c'est vrai.
E j'aimerais tellement, mais tellement, vous lire des extraits, mais il faut qu'on avance avec ce fichu numérique, parce que plein de profs attendent que vous sachiez enfin récupérer une image, l'agrandir correctement, faire un beau titre, trouver des infos, rédiger des petits chapôs d'exposés, sauvegarder, ne pas confondre navigateur et moteur, et tant et tant d'autres choses si nécessaires ! (je ne suis qu'à moitié ironique, je trouve que c'est vraiment nécessaire, mais j'aimerais que d'autres s'occupent de leur apprendre, et pas seulement leur faire utiliser. Comment utiliser ce qu'on ne sait pas faire ? Donc je m'y colle, parce que c'est quand-même bien moi qui les voit défiler sur les heures d'étude avec leurs questions stupides et leurs méthodes déplorables. Et c'est qui que ça met en rogne, hein ?? Donc, je m'y colle !).
Voici pour finir notre moisson de bonnes, très bonnes BD du moment.
Et qu'ils les adorent et les plébiscitent (on n'emprunte pas la suite si on n'est pas emballés, à cet âge-là !! C'est la meilleure évaluation qu'on puisse imaginer, ça, les emprunts de la suite et la file d'attente de réservation) me remplit d'une paix intérieure que vous ne pouvez pas imaginer.
Enfin, si, vous pouvez ! Et ça fait du bien, hein ?
Dans la foulée, j'ai créé avec Canva des bulletins compatibles à la fois avec la télé sous le préau, et les bulletins diffusés via pronotes. Pour pronotes, je n'ai encore rien diffusé, je pense créer un pdf de plusieurs pages.
Si vous suivez, ce dont je ne doute pas, vous aurez repéré qu'il reste à voir la leçon numéro 2, la 3...
Avant, je me pose pour savourer tout ça ! Mais quelles semaines !!!
Merci pour cet article plein d'idées, et c'est vrai que certaines choses paraissent évidentes, mais le redire et s'y tenir, ça aide!
RépondreSupprimerQue de très bonnes idées ! Merci
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