samedi 29 janvier 2022

Pour une culture des sources : "J'ai pas trouvé d'infos sur Monsieur AFP, Madame !"

Et ben, on peut dire qu'elle m'a donné du fil à retordre, cette activité !
Pour les consignes données aux élèves, et le déroulé de séances, c'est ici.

Je vous mets en fin de billet quelques exemples de travaux d'élèves, que je trouve assez intéressants pour voir ce que ces 2h de travail ont apportées aux élèves (1h classe entière, 1h salle info demi-groupe).
Je n'ai rien retouché.
Cela permet de voir leurs difficultés dans l'argumentation.
Leurs discussions à l'oral étaient souvent plus riches, mais le passage à l'écrit est compliqué.

Les voir chercher et réfléchir a été très enrichissant. Il a fallu en général les guider pour qu'ils trouvent le "à propos" sur les chaînes YouTube, et pour qu'ils fouillent un peu en googlant les noms propres.

J'ai par exemple réalisé qu'il faut qu'ils se créent une solide culture des sources... 

"J'ai pas trouvé d'infos sur Monsieur AFP, Madame !"


Se former aux sources

J'ai vu à quel point la culture numérique passe par la familiarité avec les sources :
- Une université, est-ce fiable ?
- Quand on voit CNRS, on garde ?
- Doit-on vraiment douter de la chaîne Youtube de Larousse, en se disant que le logo a peut-être été usurpé ? (véridique !)

Lors de la première séance, j'avais déjà été confrontée à leur méconnaissance de cette source, qui était du coup douteuse, d'après eux.
 

Qu'ils doutent, oui, mais pas trop, parce qu'ils risquent de devenir inquiets et méfiants de tout.
Donc il faudrait qu'ils se créent une solide culture des sources, pour pouvoir garder ou jeter sans recherches complémentaires, et en toute confiance.

Cela ne peut passer que par la familiarité avec ces sources, la fréquence d'exposition (ils n'ont pas de problème d'évaluation des sources pour C'est pas Sorcier ou 1Jour 1actu, par exemple, ils les ont intégrés dans leur banque de sources fiables).
Il faut aussi que la chaîne de l'information soit connue : auteur, éditeur, journaliste (celui qui interview n'a pas besoin d'avoir de compétences scientifiques, par contre, son interviewé, il vaudrait mieux !).
Cela demande soit du temps (et encore, à condition que leurs pratiques informationnelles soient spontanément réflexives, ah ah ah !), soit de la formation, donc d'une intégration dans les cours. 

De mon côté, maintenant que j'ai mis le doigt dessus, je vais essayer de systématiser le fait de citer l'auteur de la source, et pourquoi pas de leur montrer comment on trouve les infos dessus. Cela peut faire un petit rituel, avant de passer une vidéo.
Mais il faudrait pour bien faire que tout enseignant qui utilise une source en profite pour la citer, l'évaluer.
Qui va former mes collègues et leur suggérer ces pratiques ?

Le nouveau référent EMI académique, j'espère bien !

 

La suite du parcours du combattant EMI

J'ai prévu une 3e heure en demi-groupe sur la SVT, qui me permettra de rajouter l'étape de recherche (qui a sauté dès la 2ème version de la séance en salle info) et d'enfoncer le clou sur la méthode de tri et d'évaluation.

Il me reste donc à dépouiller Pronote pour constituer un planning compatible avec :
- la fin des séances physique (qui sont très étirées dans le temps compte tenu des contraintes d'EDT et de divers absences de l'un ou de l'autre)
- l'avancée de la collègue de SVT dans son programme et selon les classes
- mes dispos
- les dispos de la salle info.

Pour 10h d'intervention (5 classes de 5ème générale, la 5ème Segpa ayant une autre progression), il faut compter plusieurs heures de travail (au calme à la maison !), pour mettre en parallèle toutes ces contraintes et établir les plannings. Sans compter qu'une absence inopinée de l'un ou de l'autre pourra rebattre certaines cartes. 

Parce que faire de l'info-doc / de l'EMI, c'est à ce prix, pour un profdoc.
Et encore, l'étape "persuader le collègue" est passée. Dans ce cas précis, je joue en terrain ultra favorable psychologiquement. Merci aux deux collègues !!

 

Voici pour finir quelques travaux d'élèves :

Malgré l'abandon de beaucoup d'éléments, il en restait encore pas mal de nouveaux pour les élèves : comment cliquer sur un lien, qu'est-ce qu'une URL (vu en 6ème une fois, avec moi, et depuis rien, donc pas suffisant pour s'en souvenir), notion d'info-bulle, comment surligner, comment supprimer des lignes surlignées (et oui, même ça !), comment faire une capture d'écran.






 

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