lundi 5 juillet 2021

Bilan contrasté d'une année 100% Covid

Allez, avant la coupure estivale, les bilans !

Je vais garder plein de choses "techniques" du confinement, mais aussi de cette année de mise entre parenthèses du CDI. Une partie de mes essais-erreurs sont dans la rubrique Covid.

On aurait pu penser que ces mois auraient renforcé ma place de professeur en dehors du CDI, puisque comme je l'avais dit l'an dernier, un profdoc peut intervenir hors les murs.
En réalité, sans le CDI (l'espace, les outils numériques, les bouquins, les moments de vie scolaire hors contraintes, les travaux de groupe chez les collègues), j'ai vu que je n'étais plus grand chose.

 

Le bilan du CDI : diffusé aux élèves et familles (et aux autres) via le bulletin hebdo sur esidoc et sur le site du collège

https://view.genial.ly/5ebfa4748e243b0d5a33000d

 

Le bilan du profdoc : diffusé aux collègues, à l’administration et au CA

Je l'ai basé cette année sur la circulaire de missions, pour un peu plus de solennité. Après quelques essais, j'ai mis de l'eau dans mon gel hydroalcoolique, et j'ai opté pour une version plus zen, mais qui dit quand-même les choses, même si c'est plus subliminal...

Cliquez pour ouvrir


Un profdoc sans CDI, est-ce vraiment possible ?

J'avais repensé mon rôle sans l'espace, je pensais pouvoir trouver ma place autrement, j'étais prête à m'adapter et à casser les codes et les habitudes.
Mais cela n'a finalement pas été possible.

Je m'étais demandé pendant "the big confinement" si un CDI confiné était encore un CDI. Je pensais alors que si c'était compliqué pour le lieu de continuer à exister sans les élèves, un profdoc resterait par contre toujours un profdoc tant qu'il pourrait toucher les élèves.
J'ai vu que c'était finalement encore plus compliqué que ça. Sans la pièce comme outil de travail, sans le lieu comme objet du travail, mes missions sont devenues non seulement compliquées, mais aussi insensées.
Sans compter que si les élèves étaient bien présents au collège, et que j'ai pu avoir des cours à l'EDT en 6e, ils m'ont semblé paradoxalement plus accessibles à distance. Les moments du profdoc ne sont pas les moments des autres enseignants.

Ce qui a joué pour les séances avec les classes, c'est l’arrêt des travaux de groupe chez les collègues et l’impossibilité de l'accueil de classes au CDI. J'ai continué le projet en physique 6e, mais c'est un peu le seul qui ait résisté.

Ce qui a joué pour les moments de vie scolaire, c'est l’arrêt du brassage (niveaux et classes) et de la libre circulation des élèves. Cela a entraîné l’arrêt du CCC, et la difficulté pour moi d’accéder aux élèves.
Je ne dis pas l'inverse ("la difficulté pour les élèves d’accéder au CDI"), parce que c'est en partie faux vu tout ce que j'ai mis en place, et parce qu'il n'y a pas eu de volonté farouche des élèves de venir. A part pour les 6ème, ce qui est un comble, puisque ce sont les seuls qui ne connaissaient pas l'ancienne formule.
Loin des yeux, loin du cœur !
J'ai vu que la fréquentation du CDI est liée à deux facteurs-élèves : leur offrir sur un plateau un service facile et sans contrainte, et aller les chercher là où ils sont (sous le préau avant les études, dans le cadre du fonctionnement CCC).
Des enfants, quoi ! Rien de révolutionnaire, mais j'avais fini par l'oublier, à force de les côtoyer dans un cadre plus codifié.
Pour un élève, l'occasion fait le larron : "Tiens, un CDI ouvert, allons-y !" n'est pas la même chose que "Mais où est le CDI ?"
Cela fait toute la différence...

Du fait d'autres facteurs aussi, mais restons pour ce dernier billet 2020-2021 sur un bilan le moins gris possible...

Un exemple de positivisme : ne dites-pas que l'EMI à distance ce n'est pas bien, parce que vous ne touchez pas tous les élèves, que c'est surtout au 1er trimestre, et surtout pas ceux qui sont visés par les sujets traités. Dites "c'est super, au lieu de ne rien faire en 5ème, j'ai touché presque la moitié des élèves au premier trimestre" !

 

Un CDI vide mais une année professionnellement riche !

Et ben mes aïeux, ça a été une sacrée période de remise en question et de doute !! D'ailleurs, j'ai relu pas mal de mes anciens billets, et j'y ai vu un éternel recommencement !

L'incitation à la lecture ?
Des boucles : constats - idées - actions pas faites - re-constat - re-idées...
Avec une dose de baisse de moral à chaque fois, avant des bonnes résolutions qui relancent la boucle.
Petite nouveauté pour varier : une baisse du budget (1000 euros de livres en moins sur deux ans), qui m'a obligée à revoir ma politique d'achat, et qui n'aide pas vraiment pour l'attractivité du lieu.
Pour le reste, il faut que je relise mes bilans, et que je m'y tienne !! Je m'en veux, je trouve que je perds de vue trop souvent mes propres conseils, une fois le nez dans le guidon. Il me faut un outil de suivi de mes propres actions plus rigoureux.

L'EMI / info-doc ?
Les mêmes boucles "constats / bonnes résolutions", mais j'avance un peu ! A chaque nouvelle boucle, je lâche un peu plus, comme je l'ai vu en relisant les billets posts réforme du collège, de la série de billets sur les sursauts à répétition, jusqu'à la nausée de cette année. Incroyable de voir que les constats sont les mêmes, mais que je les ai éludés. Sans doute parce que cela faisait trop d'un coup à abandonner. J'abandonne au compte goutte.

Quoi qu'il en soit, et quels que soient ces errements, ce fut une année riche.
J'ai beaucoup progressé pédagogiquement, j'ai pris du recul (je vais finir par tomber, à force de reculer !!), et j'ai plein d'idées pour la suite.

J'ai également eu davantage de contacts virtuels, visios et échanges variés. J'ai davantage échangé avec vous, et cela m'a bien plu !! C'est le paradoxe d'un virus qui a isolé la plupart des gens : nous, on a communiqué comme jamais !
Ce fut aussi une année de défense de notre profession, avec un combat que nous avons voulu joyeux et positif, avec
cette journée pas comme les autres ! 2020-21 restera pour moi l'année des pioupious et des photos prises avec la complicité de mes collègues

Est-ce que mes résolutions de cette année verront la résolution de mes soucis ? On verra bien, en tout cas, j'ai déjà laissé tomber pas mal des choses que j'avais prévu de laisser tomber

 

Merci !

Écrire me fait du bien et me permet d'avancer. Cela m'aide à comprendre, à prendre du recul et à prendre des engagements. J'essaie ensuite de m'appliquer à moi-même mes propres conseils, cela me donne un cap à suivre.
Merci à vous tous de me lire, de m'écrire. Je suis tellement contente quand vous me dites que je vous ai dépanné, aidé, éclairé.
Même si ma route n'est pas toujours très claire !

Profitez bien du repos estival, portez-vous bien.
Recentrez-vous sur ce qui compte pour vous et sur ce qui vous fait du bien. Pour certains d'entre nous, le boulot en fait partie, d'où l’intérêt de trouver une position d'équilibre qui intègre les moulins contre lesquels il est décidément inutile de se battre.

Je suis à peu près sûre d'avoir déjà utilisé cette image dans un billet...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire