dimanche 24 novembre 2013

La lecture sur place, une solution à mes problèmes existentiels

Rappel des épisodes précédents : j'ai compris l'an dernier que mes collègues de lettres ne souhaitaient pas faire de projets particuliers autour de la littérature jeunesse, à part quelques séances de présentation et lecture sur place. Ils souhaitent bien-sûr que l'on propose à leurs élèves des lectures-loisirs adaptées à leurs goûts et à leur niveau de lecture, mais ne veulent pas que cela constitue un projet dans le cadre de leur enseignement.
Je l'ai digéré, intégré, et finalement je trouve la répartition tout à fait à mon goût, d'autant que je suis toujours la bienvenue si je veux passer dans leurs classes avec des propositions de lecture. 

Mais j'ai envie quand-même d'en faire, des projets autour de la lecture ! Et pas seulement en club avec mes 5 désœuvrés du midi...  Je reste convaincue que sans contrainte, les élèves ne peuvent pas découvrir le plaisir. Si je me contente de leur montrer des livres de temps en temps, cela ne va aucunement les faire lire, encore moins leur faire avoir envie de lire seul sans contrainte. 

J'ai déjà essayé de me lancer seule dans un projet-lecture de plusieurs heures avec une classe, sur les heures-CDI. La seule chose que j'ai entendu c'est : "Mais Madame, on en déjà un à lire pour le français". Donc il n'était pas question d'imposer une lecture à la maison à mes élèves.

Cruel dilemme et intense frustration...
Couverture de livre


Alors, comme je suis adepte des "mini-projets, mais qui font le maximum", j'ai cherché cette année à concilier tout cela : lecture, plaisir, toute seule (mais avec des partenaires), pas trop long pour ne pas se lasser, et travail documentaire.

Capture d'écranEn sixième, j'ai fait revenir mon armée de lecteurs à la retraite, pour refaire 1,2,3 albums avec toutes les classes. Une heure de découverte d'albums, puis exposés sur l'événement. Sur les heures-CDI quand c'était possible, sinon les collègues de lettres ont bien volontiers "prêté" une de leurs heures, et se sont installés eux-aussi avec les élèves. On remet ça au printemps, avec la nouvelle sélection d'albums.


Document personnel

Pour les 4e-3e, pour l'instant, je n'ai réussi qu'à créer un club spécialement adapté aux grands, pour ne pas perdre les lecteurs "gagnés" ou "pas perdus" fin de 5e : un Apéro-lecture (parce que c'est plus rigolo, et que ça fait baver d'envie les 5e !), qui n'aura lieu que 3 ou 4 fois (à cet âge, on n'a pas envie de faire partie d'une activité régulière à l'année), un jour différent à chaque fois (pour prendre en compte les cours du midi). Par exemple, je sais déjà qu'en décembre, j'aurai 6 élèves de 3e qui ont cours le lundi, et qui ne peuvent pas venir le mardi de novembre. On échangera des idées de lecture, et je noterai leurs souhaits pour faire des achats réservés au groupe. Les élèves externes qui feront l'effort de venir manger quelques midis à la cantine seront récompensés de leur investissement par un chèque-livre cadeau du Conseil Général.

En parallèle, je prévoie des passages flash dans les classes, et je compte sur quelques séances de lecture sur place avec les collègues.


Pour les cinquièmes, j'ai mis en place un concours de nuages de mots, qui prend trois heures de séances-CDI. J'ai sélectionné 12 romans très courts à lire sur place. Les élèves les ont lus, et ont créé des nuages de mots pour symboliser le roman à l’aide de l'application en ligne Tagxedo. Ces nuages vont être soumis en décembre à un jury d'adultes (mes partenaires de l'UCTL et des adultes complices), pour déterminer les meilleurs nuages.
12 livres, soit 12 élèves gagnants, et une remise de prix au CDI en présence du chef d’établissement et des adultes du jury.

Succès très net pour ce projet. 

D'abord, les élèves ont beaucoup aimé les romans : satisfaction personnelle intense ! "Madame, pour une fois je comprends l'histoire". Cela peut faire plaisir, ou pleurer, c'est selon... 

Ils ont ensuite été très actifs, et ont mis en oeuvre des tas de compétences :
- Quels mots pour symboliser une lecture ? Quelles phrases pour justifier les mots choisis ?
- Quelle image pour le nuage ? Utilisation de google-image pour trouver la meilleure image, sachant qu'il faut qu'elle convienne pour le logiciel, donc sélection des cliparts grâce aux options
- Utilisation de plusieurs outils en parallèle : site Tagxedo, Libre office dessin, site Dafont (associé à Paint pour récupérer des plus belles polices de caractères en faisant des captures d'écran)

Trois heures chouettes et productives. Une ambiance sereine et affairée, comme je les aime. J'ai même pu couvrir des livres pendant qu'ils lisaient, tout autour de moi, m'arrêtant de temps en temps pour expliquer un mot ou une phrase. On appelle ça le bonheur pédagogique...

samedi 23 novembre 2013

Pourquoi il faut avoir One Piece et Naruto

One piece, Naruto, Fairy Tail : ils connaissent, les lisent et relisent, et ne veulent lire que ça. Et puis il y a tellement de tomes... Donc, on ne les achète pas.

"Vous avez Naruto ?" Si votre réponse est négative, ils vont en déduire que leurs lectures ne sont pas celles du CDI. Pourquoi continuer à venir ? Ils ne peuvent pas comprendre la démarche de vouloir leur faire lire autre chose.

S'ils sont sur vos rayons (les 2 premiers tomes de chaque suffisent), ou si vous pouvez dire "ils sont empruntés", c'est tout différent. Vous validez leurs lectures et leurs goûts. Ils se reconnaissent au CDI comme des lecteurs attendus et naturels. S'ils sont empruntés (ce qui ne va pas manquer d'arriver sans arrêt), ils se tourneront alors plus volontiers vers les autres mangas proposés.

Ou pas... mais vous aurez essayé...

Encore des pochettes plastiques !

J'ai eu cette semaine une illumination : et si je donnais aux élèves des pochettes plastiques pour leur cartable, pour que les livres ne soient pas abimés dans le transport ?
Un élève de sixième m'a regardé d'un air blasé : "Ben moi je le fais depuis longtemps !".
Un peu vexée, je l'ai embauché pour coller les cent étiquettes auto-collantes sur les pochettes récupérées à droite à gauche dans tous mes classeurs.
Un système peu coûteux pour limiter les livres salis dans les sacs.

Et pour vous éviter de passer des heures à chercher la bonne taille pour vos cases de tableaux, voici mon fichier d'étiquettes, pour des étiquettes 70*35 mm, vendues en 100 planches de 24 étiquettes. C'est toujours bon à avoir sous le coude, des étiquettes auto-collantes. 

mercredi 13 novembre 2013

Classeur de suggestions

C'est un grand classique des CDI.

Je l'avais abandonné dans sa version cahier, suite à des écrits pas trop académiques, qui m'avaient obligée à censurer des pages, et donc à les déchirer.
J'ai essayé la version numérique, avec un article sur le blog du CDI, mais cela n'a pas marché.

Je viens de le relancer en version classeur (facile d'enlever des feuilles, ou d'en rajouter), avec des rubriques (qu'on pourrait imaginer de couleur si j'avais eu le temps de mettre des feuilles de couleur dans l'imprimante...). Aussitôt présenté aux classes, aussitôt utilisé, j'ai eu tort de ne pas le refaire avant.

Fiches, ô fiches !

Suite des aventures de mes fiches en carton.

Arrivée en rupture de ces précieuses aides, j'ai dû me rabattre sur des fiches imprimées sur du bristol léger, à partir d'un fichier créé dans un traitement de texte.
Et bien, je crois bien que je vais adopter le système ! D'autant qu'il y a exactement les cases qui m'intéressent, et que je n'ai pas besoin de barrer, rajouter des éléments sur des fiches achetées, mais pas adaptées.
Et cela va éviter aux élèves de remplir le verso avant que le recto soit rempli, ce qui a le don de m'énerver, et de m'embrouiller !

Pour les vieux-jeux comme moi, voici le fichier si vous voulez le mettre à votre sauce.

vendredi 8 novembre 2013

Un truc de radin

Un peu à la manière des soeurs Tatin, c'est par hasard que j'ai découvert ce qui va sauver mon budget !
Ma fille me dit la veille de la rentrée : "Au fait, il y a le roman de français à couvrir pour demain". Évidemment, en bonne doc, je n'ai rien à la maison pour couvrir un livre. 
Afin d'éviter à ma progéniture une punition, j'ai improvisé une couverture avec une pochette plastique (de celles qui s'achètent par 100), et le résultat est bluffant !!!

Mon cerveau de doc a tout de suite vu l’intérêt à tirer de cette découverte : je peux embaucher des élèves pour m'aider à couvrir des livres ! S'ils ratent, je ne vais plus serrer les dents en disant "c'est pas grave", je vais leur dire "prends-en une autre"...

Du coup, tous les petits romans et les mangas qui trainent en attendant d'avoir le temps de les couvrir devraient pouvoir trouver le chemin des étagères plus vite, si j'ai de la main d’œuvre à moindre coût de revient, et à moindre stress.
Et on va pouvoir s'occuper aussi des romans de la réserve de français, que je refuse de couvrir, que personne ne prend en charge, et qui deviennent des loques littéraires au bout de la première utilisation.

Il ne reste plus qu'à embaucher mes "Z", et à acheter quelques paquets de chocos.