jeudi 27 mars 2014

Un espace d'affichage pour chaque type de document

Bon, c'est un fait, les élèves sont de plus en plus perdus avec le vocabulaire : BD, album, livre, périodique, fiction, documentaire... (de plus en plus ? ou autant, mais ça m'énerve davantage à mesure que je vieillis ??). Je trouve qu'ils ne regardent pas les affiches, et ont toujours l'air de tomber des nues quand on leur parle d'un club ou d'un projet. Sans parler des "Ah bon, faut pas être au FSE pour venir au CDI ?" Misère !!!

Mais avouons aussi que je ne leur facilite pas les choses : 
- un panneau avec la nouvelle sélection BD ? à l'entrée, devant les contes
- les affiches Mangamado ? à côté des romans
- des activités du midi parfois "club" parfois en libre accès
- les nouveaux mangas ? dans une caisse sur un bout d'étagère libre
- les exposés des 5e ? sur une table où il restait 2 cm²...

Alors l'idée du mois, c'était d'aménager un vrai espace dédié d'information à côté de chaque type de document : BD, manga, album, poésie, éco-délégués, exposés, club lecture...
Photos prise au CDI
Espace Manga : les mangas, et toute l'info sur les mangas
Avec à chaque fois un titre en couleur (que j'ai fait plastifier), des explications sur ce que le CDI propose (un logo) et sur ce que le FSE propose via un club (un logo). Je n'ai encore terminé toutes les affiches. 

Et obligation pour moi de ne pas mélanger : une info poésie doit être affichée au-dessus du rayon poésie, avec le logo "club-FSE" si c'est en club (réalisations des élèves, affiche avec les horaires), et le logo CDI si c'est proposé à tous (un extrait de recueil).
Photos prise au CDI
Espace BD : le prix BD derrière les BD (ça parait évident, pourtant !)
Photos prise au CDI

Effet immédiat dès la première récré : les élèves ont découvert les exposés imprimés en couleur, ils votent pour les BD de la bibliothèques, lisent les mangas en pré-sélection pour le Mangamado... 


Miracle de la signalétique, ou simple effet éphémère de la nouveauté ?

J'ai l'impression quand même que cela peut fonctionner sur le long terme. S'ils visualisent le contenu de chaque espace plus clairement, ils seront moins perdus, auront moins l’impression d'une vaste salle avec plein de trucs. Et ils iront plus volontiers et plus sûrement vers des documents mieux identifiés.
J'ai fait très attention à ne pas oublier les "grands", en leur réservant un présentoir, et en ne mettant pas de signalétique trop enfantine. Ils viennent moins souvent, c'est donc d'autant plus important qu'ils ne soient pas perdus entre deux visites, ce qui est très probablement le cas, vu ma manie de bouger les étagères à chaque baisse de motivation... 
Photos prise au CDI
Les albums
Photos prise au CDI
Apéro-lecture 4e-3e

Vous me direz, la signalétique, il y en a dans tous les CDI, et à moins d'un prof-doc très tordu, l'étiquette "roman" est à côté des romans...  Alors, les élèves, ils ont déjà des outils pour se repérer !

Oui, les étagères sont signalées (les étiquettes ne sont pas toujours jolies, ni très fraiches d'ailleurs !), mais est-ce qu'on n'a pas tendance à brouiller les pistes en rajoutant de l'info un peu partout, et notamment là où il y a de la place (affiches là où il y a des murs, livres posés sur les tables libres, grille à roulettes avec la sélection du mois ou les exposés des 4B là où ça se voit, quelques infos sous le préau entre deux affiches) ?
Et d'autant plus si on a plein de projets à proposer en même temps, et qu'en parallèle, les piles de bazar plus ou moins visibles se multiplient.

Ce matin, un élève a regardé autour de lui, et m'a dit que ça faisait supermarché : "y'a des rayons". Ben si j'arrive à mieux vendre mes livres !!

mardi 18 mars 2014

Outils visuels de gestion de groupe

Je suis tombée ce week-end sur cette présentation de 10 outils pour la gestion autonome des groupes, plutôt à destination de l'entreprise : 
http://www.lifeisaseriousgame.com/10-outils-pour-une-equipe-auto-organisee/
Beaucoup de ces outils sont facilement transférables à l'école, avec des classes ou des clubs.

J'ai immédiatement testé lundi midi avec les éco-délégués, lancés dans la création d'un clip sur les restos du coeur. Nous y sommes depuis plusieurs semaines, et je trouvais que les élèves avaient du mal à voir comment s'y prendre, et à s'organiser d'une fois sur l'autre.

J'ai utilisé une des techniques avec un paper-board, 3 colonnes et des post-it :


Résultat immédiat, les élèves étaient tous au travail très vite. La semaine prochaine, je ne serai pas obligée de refaire un point pour remettre tout le monde dans le bain, et en prime, je pourrai intégrer des nouveaux dans le groupe. Il suffira qu'ils se chargent des missions de la colonne de gauche.

Je vais continuer à fouiller cette vidéo pour trouver encore d'autres idées transférables.

samedi 15 mars 2014

Le syndrome Top chef

J'ai parfois l'impression d'être Stéphane Rotenberg, dans Top chef. 
Je sillonne le CDI d'un poste à l'autre, le bras tendu vers les groupes, et je lance des "Plus que 5 minutes !", "On cite ses sources", "Le titre, pas assez gros", "Attention, la signature, pas plus gros que le texte"... 

Des fois, j'en rajoute : "Attention, plus que 5 minutes, et une équipe sera éliminée !" Ils m'ont tous regardé d'un air bizarre, ce jour-là ! 

Il faut bien rire un peu !... 
Capture d'écran
Toi, t'as pas cité tes sources !!!


vendredi 7 mars 2014

Bref, je suis... quoi, au fait ?

Vidéo super géniale, sur le métier de bibliothécaire.
A la fin du visionnage, un doute m'a assaillie !! Pourquoi ai-je autant l'impression qu'on a décrit mon métier ? 

Est-ce qu'on a tort de s'acharner à vouloir être reconnue prof, alors que des collègues continuent à nous demander si on fait les permanences d'été, et que les élèves ne comprennent pas tout le temps à quoi on sert ?
Tiens, est-ce qu'on aurait pu être "bibliothécaires scolaires", comme les "infirmières scolaires" ? Ils font de la formation dans les classes, eux-aussi. Quand les profs-docs étaient bib-doc, est-ce qu'ils étaient autant perdus face à leur légitimité qu'on ne l'est aujourd'hui ?

Bref, pour quelqu'un qui revendique l’appellation '"prof", je ne suis pas très claire...




 Rajout du vendredi 28 mars :

Coup sur coup, je découvre une autre vidéo "bref, je suis prof"
https://www.youtube.com/watch?v=A6qDGUqG_N4
à laquelle je n'arrive pas à m'identifier, ce qui ne fait que renforcer mes doutes,
et enfin, celle de Gribouilles de doc :
http://gribouillesdedoc.wordpress.com/2014/03/19/karaoke-je-suis-prof-doc-au-cdi/
qui me réconcilie avec moi-même : oui, je suis prof-doc, avec un pied dans le numérique, un autre dans les livres, et le corps au milieu des gamins, ce qui rééquilibre le tout, et ramène à la réalité... Merci Gribouille.

lundi 3 mars 2014

Un livre de cuisine collectif en 6e

J'ai terminé avant les vacances un travail avec les 6e, dont je suis assez contente, je dois l'avouer ;-))
Tableau
Périodique ? Cote ? Mais qu'est-ce ?

Il faut dire qu'avec les 6e, je passe par des périodes de découragement intense, quand je pose par exemple des questions piège comme : "entre ces deux documents, lequel est un livre et lequel est un magazine ?" qui suscite la stupeur générale. Alors qu'ils viennent de manipuler 4 logiciels en même temps les doigts dans les narines...

Qu'à cela ne tienne, je continue à essayer de leur faire passer les "bases antiques", même si j'ai changé la forme des activités (cf bocaux, horloge des activités). Et j'essaie de garder le sourire quand les 4e me demandent où est rangé tel roman de tel auteur, quand on me demande un peu impressionné où j'ai acheté tel livre, ou qu'on me supplie d'acheter "plus" de tel magazine. Ben non, un par mois, c'est le principe, tu te souviens, on en a parlé en 6e... Doesn't matter !

Couverture de livreDonc à côté d'activités ancestrales de manipulation de papier, de navigation réelle dans les rayonnages, et de lecture de vrais livres, je vais paradoxalement chaque année plus loin avec eux techniquement.

Cette année, c'est donc dès la 6e que j'aborde le document de collecte, les URL, la recherche dans un moteur et la mise en page (l'esthétique au service d'un contenu bien construit). Il faut dire que je n'ai plus les élèves à partir de la 4e. A leur grand étonnement, mais on ne peut pas être partout. Tous les ans je remets sur le tapis l'idée d'enlever des heures en 6e pour mettre une heure obligatoire en 4e, mais il faut avouer qu'en 6e, quand je sors le document de collecte, on me dit "oui, madame, très bien, madame, on collecte", alors qu'en 4e, ils me regardent d'un air de dire "elle est pas bien, la doc !".

Bref, suite à la semaine du goût, j'ai proposé à l'infirmière du collège de continuer à utiliser le thème des aliments pour faire créer un livre de cuisine aux élèves. Seuls les volontaires ont cuisiné à la maison pendant les vacances de Noël, les autres ont fait des exposés sur les aliments. J'ai expliqué le défi "cuisiner à la maison" après le travail sur les URL, la recherche et le début du document de collecte, ce qui fait que même les cuisiniers ont appris les bases.

Liste des notions abordées (évidemment distillées au compte-goutte, une ou deux par séance, au vidéo-projecteur en collectif, avant de les laisser aller aux ordi à partir de l'étape 4) :
- 1 : décryptage des URL. Je me suis appuyée sur quelques diapos réalisées par une collège, et j'avais préparé une diapo avec quelques URL "connues", celles des blogs du collège, de quelques e-sidoc locales (pour qu'ils repèrent le 28 dans l'adresse, et en tirent des conclusions). J'ai lancé des devinettes (sur quoi je clique pour trouver ceci ?), en utilisant mes galets de tirage au sort et le dé, pour que tout le monde risque d'être interrogé, et donc que tous suivent
- 2 : moteur de recherche, comprendre qu'il fonctionne en fonction des mots que l'on tape, donc si les résultats ne sont pas suffisants, on rajoute des mots, ou on en change. Exemple idéal de "avoine", qui fait tomber sur la ville d'Avoine, son club d'échecs... Je leur ai demandé de me dire à leur avis comment l'info arrivait "dans google", et après j'ai "raconté" ce qui se passe quand on tape un mot.
- 3  : les infos et illustrations trouvées : droit d'auteur, droit à l'image. C'est pas à nous, donc on rend à César, on cite ses sources. Pour les photos, si on le peut, on fait les photos nous-mêmes, et du coup on se protège de la copie, en faisant en sorte qu'on voit bien que c'est une photo personnelle (certains élèves ont mis un élément personnel, une référence à leur collège sur la photo)
- 4 : début du document de collecte pas mis en page dans Libre Office writer, qu'on nomme clairement "document de collecte"
- 5 : on imprime et on sélectionne : avec un crayon, on barre, on entoure
- 6 : on va sur Libre Office dessin pour faire la mise en page définitive, avec 2 ou 3 paragraphes, qui correspondent à 2 ou 3 infos importantes repérées (il faut leur montrer qu'on ne peut pas copier-coller directement d'un logiciel à l'autre, il faut ouvrir un cadre de texte, et faire édition/coller)
- 7 : on fignole le tout en faisant un beau titre et des sous-titres, en utilisant Dafont (technique déjà montrée aux élèves lors d'un exposé précédent, et déjà citée sur ce blog)
- 8 : et le leitmotiv : "on cite ses sources, on cite ses sources".

Et voici le travail terminé, avec photos, recettes et présentation des aliments. Bon appétit !


dimanche 2 mars 2014

Communiquer, le nerf de la guerre

Sur conseil d'une collègue, quand je fabrique avec les élèves un livre numérique, je ne me contente plus de l'envoyer par mel à mes collègues, en croisant les doigts pour qu'ils aillent un peu voir de l'autre côté du lien de qui s'y passe.
J'imprime désormais les documents en couleur, et je les expose en salle des profs dans un beau dossier plastifié.

Quelques collègues ont ainsi feuilleté les dernières réalisations, et m'ont dit que les élèves avaient bien travaillé. Une m'a même demandé si je pouvais faire la même chose avec ce qu'on venait de faire avec ses élèves.
C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup...

Merci, merci Samia, pour cette idée lumineuse, qui m'a permis d'avoir un peu de feed-back positif avant de partir en vacances...