lundi 23 février 2015

Des traces écrites pour mieux retenir

Pendant plusieurs années, j'ai distribué un dossier aux 6e, et même aux 5e, avec toutes les activités prévues, et des emplacements pour mettre les évaluations.
Mais j'ai fini par abandonner. 

Raison 1 : comme je change souvent d'avis au cours de l'année, finalement on faisait autre chose que ce qui était noté dans le dossier, et à la fin de l'année, il était vide !
Raison 2 : j'oubliais de les distribuer
Raison 3 : je me fais de plus en plus voler les crayons que je prête, donc j'ai petit à petit abandonné l'idée du pot à crayons sur les tables, et du coup, j'ai arrêté les traces écrites de toutes sortes. Pourquoi je ne demande pas aux élèves de sortir leur trousse, me direz-vous ?? Et bien parce qu'on n'en pas besoin à chaque fois, et il leur est impossible d'arrêter de toucher à leur trousse, de l'ouvrir, de bidouiller dedans, de la faire glisser sur la table pour toucher le voisin... 

Mais dernièrement, j'ai ressenti le besoin de les remettre en place.

Raison 1 : un inspecteur en primaire a remarqué qu'il voit souvent des élèves au travail, mais qui ne retiendront rien de la séance. Cela m'a fait réfléchir...
Raison 2 : une classe de 6e (section foot) m'a dit que comme ils ne notent rien, ils ne peuvent pas retenir. J'ai commencé à me fâcher, et leur ai demandé si sur le terrain de foot, ils ont leur calepin pour noter les remarques de l'entraineur, et puis j'ai réfléchi. Peut-être bien que c'est eux qui ont raison. certains élèves ont besoin de traces écrites, le "tout oral" peut les perturber. Ils participent sur le moment, mais ne fixent rien.

Photo personnelle
Le préalable, trouver une solution pour les crayons.
J'ai mis sur chaque table un pot à confiture vide, entouré d'une bande de couleur, ce qui me permet d'avoir un code couleur pour les tables, et de pouvoir faire mon tirage au sort de "volontaires", avec des galets peints de la couleur des tables, et un dé qui détermine le numéro de l'élève interrogé.
Les pots à crayons sont maintenant toujours sur les tables, mais vides ! Et du coup, je peux remettre en place le tirage au sort, ce qui me manquait, et rend plus dynamiques les séances en obligeant tous les élèves à écouter.

Pourquoi j'avais arrêté les tirages au sort, me direz-vous ?? Et bien c'est bête, mais je n'avais pas pensé que je pouvais mettre des pots vides sur les tables... J'ai essayé les papiers de couleur scotchés sur les tables, mais les dames de ménage ne remettaient pas les tables aux mêmes places entre deux grands ménages... J'ai essayé les galets géants de couleur posés sur les tables, mais ils finissaient toujours dans les mains de quelqu'un, avec le risque qu'ils se l'envoient à la tête... Et ils frottaient les tables avec, mettant de la peinture partout. Maintenant, il arrive qu'un élève n'arrive pas à laisser le pot tranquille tout seul sur la table, mais c'est tout de même assez rare ! 

Quand j'ai besoin qu'ils écrivent, je passe dans les rangs mettre 4 crayons par pot, que je récupère à la fin de l'heure après avoir vérifié qu'il y en a toujours 4.
Je vais peut-être d'ailleurs mettre 4 crayons noirs-bleus, et 4 crayons rouge-vert, pour qu'ils puissent différencier les corrections. Ou alors ceux qui avaient écrits en noir écrivent en bleu ? Mon dieu que c'est difficile la pédagogie...

Choix pour le dossier : j'ai acheté des feuilles doubles grand carreaux, et des feuilles simples petits carreaux (en fait, je les ai piquées à mes filles).
J'ai distribué une feuille double pour les évaluations, et une feuille simple pour le lexique des mots importants à retenir. Maintenant, au début de chaque séance, je vidéo-projette une photo ou une capture d'écran de vidéo montrée la semaine précédente, avec une question.
Ils écrivent leurs idées, je tire au sort 4 personnes qui lisent leur réponse, puis je donne la parole aux "bonus". Toute information supplémentaire est la bienvenue, à la condition qu'elle n'ait pas déjà été dite. Dernière étape de l’évaluation : je vidéo-projette la correction, et ils notent ce qu'ils avaient oublié.

J'ai dû prévoir une caisse d'attente, avec des livres à feuilleter, tant le temps mis pour écrire les corrections est différente d'un élève à l'autre ! Et ceux qui veulent aller emprunter un livre peuvent s'échapper.

A la fin de chaque cycle, on va noter dans le lexique les mots importants (de la BD, des mangas, de la presse...), et je tirerai au sort de temps en temps quelqu’un pour lui demander le sens de tel ou tel mot. Je pourrai également reprendre ces mots l'année suivante, si je leur fais garder le même dossier. Et cette nuit, je me suis dit que je pourrai faire un tableau avec tous les mots de l'année, le distribuer en début d'année, ils mettraient 1 croix à côté des mots qu'ils ont déjà entendus, et 2 croix à côté de ceux qu'ils sont capables de définir. Pour rebondir sur l'idée de "super-héros" du billet précédent ! Et pour leur donner le signal qu'on ne part pas de zéro, certains connaissent forcément déjà des choses.
Travail d'élève
Aux classes suivantes, j'ai mis un feutre de couleur dans le pot, et
d'eux-mêmes, ils ont soigné la présentation et souligné des trucs.

Cela prend du temps, c'est indéniable, mais ils mémorisent mieux, et cela permet de faire des ponts entre les séances. Ils font du lien, et comprennent mieux l'objectif des séances au CDI.
A ce système je rajouterai l'an prochain le plan du CDI, et ils colorieront après chaque activité l'espace qui nous a servi de support (on colorie l'espace manga à la fin des séances de découverte de ce genre).

Si avec ça, ils continuent à me dire qu'ils ne se souviennent plus d'une semaine sur l'autre, je mange mon chapô !!
Il ne me reste plus qu'à peaufiner mon système d’évaluation des compétences du socle, et ce sera parfait... Je m'y colle pendant ces vacances.

Par contre, il y a une chose avec laquelle je ne veux absolument pas transiger : il est hors de question de tomber dans le "scolaire classique". Avec des traces écrites, des évaluations, des grilles de compétences à remplir, le risque est grand. Il faut que je garde en tête la spécificité des activités au CDI : le travail en équipe, l'autonomie (et donc le déplacement physique dans les espaces et l'utilisation d'outils variés), les projets type exposés ou vidéo. 

Dernière minute : à force de cogiter sur les compétences, je vois bien que je ne peux pas me passer d'un dossier un peu prévu à l'avance, où les objectifs sont annoncés, et les compétences à évaluer. Du coup, je suis en train de repenser un dossier différent. A suivre...

1 commentaire:

  1. Cette année, j'ai fait un super parcours très léché, et très ambitieux, et je leur donne des feuilles d'exercices à remplir. Chacun va à son rythme, et je corrige au fur et à mesure (qu'est-ce que je radote avec ce système, mais c'est du sur-mesure pour chaque élève), selon la vitesse de chacun. Ce n'est pas encore au point. Donc pendant l'été je révise mon truc. Ça s'appellera feuille de route (c'est plus parlant pour les élèves) et les compétences seront plus explicites. Et mes exercices comporteront plus de choses à écrire. Un jour aussi, je mettrai tout cela en ligne...
    Sinon, tout leur travail reste au CDI : je ne vois les élèves qu'une fois quinzaine, autant dire que si ils emportent le travail à la maison, c'est foutu. Par contre les classeurs de chaque classe sont à leur disposition, chacun a sa pochette. Chacun peut reprendre son travail grâce à la feuille de route et la feuille d'exercice. Pour les trousses, ça pose rarement problème.
    Pour ma part je réfléchis à donner tous les exercices aux élèves au début de l'année plutôt qu'un parcours, mais là j'ai des doutes... Peut-être deux ou trois mini-parcours, à faire dans le sens qu'on veut ? Affaire à suivre...
    Sinon, j'ai une bonne équipe de rangement de CDI, et une autre qui se constitue pour faire des affiches (pour les repas thématiques du chef cuisinier en particulier). les élèves adorent, ils s'occupent et voient leur travail sur les murs, mais n'allez pas leur dire qu'ils révisent leurs compétences, il pensent qu'ils me rendent simplement service (en échange d'un petit ticket prioritaire...)

    Valérie Mottu

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