mercredi 16 octobre 2024

L'image du collège dans les romans, arghhh !

Mon premier billet n'est pas à l'image de mon début d'année : il est grinçant, alors que ma rentrée est charmante !
Allez, on va dire ce que ce sera mon seul billet arghhh de l'année, et qu'ensuite, je vous raconterai toutes les belles choses que je vis au CDI !

Je viens de terminer des romans jeunesse récents, et français, qui ont lieu dans un collège. On y parle du CDI, et de sa "documentaliste", évidemment... mais ce n'est pas le plus rageant.
Le plus embêtant, ce n'est pas qu'on parle du Directeur du collège et pas du Principal (même si, franchement, c'est pas compliqué de se renseigner !).
Non, ce qui m'a gênée, c'est que j'ai eu l’impression qu'on se moquait des professeurs, je me suis sentie humiliée par l'image qu'on donne de nos missions, de nos actions.

J'ai trouvé ça très injuste.
Et un peu dangereux, sur ce que cela véhicule comme message sur l'école.
Je vous explique ma position.

J'imagine que quand un auteur écrit sur un dompteur de serpents, ou sur la vie dans les cuisines d'un hôtel, il se renseigne, il va voir des professionnels du sujet. D'ailleurs, il cite tout un tas de spécialistes dans les remerciements de la fin.
Mais quand on met en scène des collégiens dans un collège en 2024, c'est comme s'ils se disaient que ce qu'ils ont vécu suffira bien. Et que de toute façon, on s'en fout, de la vraisemblance.

On va me dire que c'est de la fiction.

D'accord, alors un roman qui mettrait en scène un boulanger à Marseille, qui porte un manteau de fourrure en Août, qui sert ses clients la clope au bec sans qu'aucun client ne fasse de réflexion, qui se lève à 10h tous les matins et part à 12h prendre un café avec ses amis avant d’enchaîner avec une descente de ski de piste, et qui vend des baguettes au cannabis parce que ça donne la patate, ce n'est pas un souci, parce que c'est de la fiction ?
Ouais, je suis super forte au Story Cubes !

Je pense qu'on est en droit d'attendre de la part des auteurs jeunesse un peu de respect du contexte réel des établissements, sans tomber dans des caricatures qui nous mettent la honte.

Par exemple, j'ai relevé :

- 4 uniques élèves dans un CDI où, c'est super, et bien mieux qu'en cours, on peut téléphoner et boire du thé.

- Des téléphones en veux-tu en voilà, dans la cour, dans les cours, aux toilettes, au CDI... Sans que les adultes réagissent ! Dans des romans traduits, OK, je veux bien, la règle n'est pas la même partout. Mais dans des romans français ? Alors que c'est interdit, et qu'on lutte chaque jour pour réussir à maintenir la règle et le tabou du téléphone sorti, ça fait un peu "couteau dans le dos".

- Une élève harcelée partout (cour, cantine, cours), tous les jours, nourriture dans les cheveux tous les midis, coups, bousculades. Qui est vue par la CPE (vieille, moche et acariâtre), l’infirmière (très très gentille : "tu es sûre que tu ne veux rien me dire ? Bon, d'accord..."), ses professeurs, le Principal... Sans que PERSONNE n'ait rien vu. Et quand ils font quelque chose, ça empire, elle aurait mieux fait de ne rien dire.
Une sacrée bande d'incapables, on est d'accord !
Mais une telle situation existe-t-elle ? Est-elle significative d'une situation courante aujourd’hui ? Quel effet aura-t-elle sur des lecteurs harcelés, qui pourraient avoir eu l'idée de chercher du soutien auprès des adultes, et à qui on dit clairement que c'est peine perdue, et que ça ne fait qu'empirer les choses ?

Alors j'ai refermé les bouquins, j'ai râlé un coup, je les ai rendus à la bibliothèque, et quelques jours après, toujours pas calmée, j'ai décidé d'en faire mon premier, et j'espère dernier billet de l'année grinçant !

Bonne rentrée à tous, avec deux mois de retard !
Et RDV très bientôt pour des récits VRAIS de ce qui peut se passer de BIEN dans des collèges d’aujourd’hui, où on bosse tous comme des dingues.
La preuve, j'ai même pas le temps d'écrire ici...

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