Des ateliers méthodo collaboratifs

Un bureau collaboratif, c'est bien, mais c'est mieux quand ce n'est pas de la pub mensongère : si j'y met mes piles de bazar, rien ne va plus !

J'ai donc décidé d'aller au bout de la démarche, et de mettre en place à la rentrée de Toussaint des ateliers collaboratifs avec un fonctionnement plus lisible. Et ça a l'air de marcher !



J'avais déjà dégagé pour la rentrée 2018 un vrai espace pour les Z, qui ont maintenant un grand bureau dédié, derrière le bureau collaboratif.
On garde une trace dans le classeur des noms des élèves qui ont appris à saisir les carnets, à tamponner les nouveaux livres, à ranger les BD, les livres docs, les magazines... Ils ont le droit ensuite de montrer aux autres.

Le bureau des Z

Je viens maintenant de mettre en place des ateliers collaboratifs, avec une organisation identique pour chacun, pour créer de la lisibilité.

L'organisation

Il y a donc :

- des affiches avec un design commun

- des présentoirs pour les mettre en valeur (j’achèterai des présentoirs plexi tous identiques plus tard, j'ai pour l'instant puisé dans mon stock)

- des chaises autour du bureau pour inciter les élèves à s'installer (il faut donc que mes sacs ne traînent pas partout...) 
 
- les tablettes avec les vidéos à regarder hors ligne

- un classeur avec les feuilles d'inscription, pour garder une trace des élèves qui se sont lancés, et leur permettre de signaler s'ils sont OK pour être à leur tour encadrant. Ce n'est pas collaboratif si c'est toujours avec le profdoc !

Je rajouterai une colonne DP/EXT dans la nouvelle version, pour pouvoir dire, quand on va s'exclamer que c'est vraiment super, que oui, c'est super, mais que cela touche les volontaires (parce que quand-même, il faut accepter de le faire à la place de lire une BD au CDI ou de jouer au foyer...) et DP (puisque sur temps d'études et midi), donc pas la totalité des élèves qui en auraient besoin. 
Et je pourrai ainsi en apporter la preuve : x DP contre y EXT.
Il est évident que x > y, mais dans quelle proportions ? On lance les paris ?

J'ai réussi à tout caser rapidement. Je peaufinerai ensuite. Le tableau ne restera pas là non plus, mais il attire pour l’instant l'attention. Et ça manque de vert pomme ;-)

Fin de semaine, les deux côtés du bureau sont exploités.

J'ai mis en valeur les livres audio, dégagé la place devant, et rajouté du vert pomme...

Le contenu des ateliers

Les activités qui y sont proposées ne correspondent pas à des points du programme ni info-doc ni EMI, qui doivent avoir lieu sur un mode non facultatif. J'y tiens beaucoup. Il ne s'agit pas de remplacer des apprentissages qui doivent être proposés à tous les élèves. C'est le point de vue que j'ai présenté dans l'article paru dans le dernier InterCDI.

Pour certains thèmes, on peut quand-même imaginer un lien avec l'AP ou les devoirs faits, avec des élèves qui seraient fortement incités à participer à un atelier méthodo, ou pour lesquels on organiserait un moment réservé. Le fait que ces ateliers existent va me permettre de les tester, et d'en faire la promotion aux collègues, pour une plus large diffusion.

Il s'agit donc de "bonus", d'une sorte d'organisation de choses qui existent déjà de manière informelle.

Alors pourquoi formaliser des choses qui existent déjà ?

Et bien, pour être plus honnête, ce sont des activités qui pourraient exister si je m'y obligeais !
Je montre en effet déjà rapidement en cours aux 6e le fonctionnement des liseuses. Il m'est arrivé de ne pas avoir le temps de le faire, ou c'est fait trop vite. Si un élève d'étude me demande comment ça marche, je devrais prendre le temps de lui montrer. Mais ce n'est jamais le bon moment, et je cours après le temps. Plus tard, jeune homme !
Il est aussi arrivé que des élèves me demandent si je pouvais les aider à apprendre des dates en histoire, ou du vocabulaire en anglais. Dans ce cas, je les met devant la vidéo d'Olicard sur les flashs cards, et je les incite à en créer. Et quand je vois qu'ils sont ravis, je me dis que c'est quand-même ballot de ne pas le généraliser. Mais je ne le fais pour autant.

Le coup de pouce pour formaliser ce fonctionnement vient de mon dernier achat : la méthode Multimalin pour réviser les tables. C'est tout à fait génial comme méthode (billet en vue) et je remercie une petite fleur de 10 ans de m'y avoir initié, elle se reconnaîtra ! 😉💕

Comme j'ai demandé aux collègues de math de m'envoyer les élèves qui en ont besoin, il fallait trouver une organisation, si d'aventure ils viennent ! Très sincèrement, je ne suis pas naïve, cela m'étonnerait que j'ai des inscriptions massives, mais je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais d’organiser plus officiellement ces "ateliers d'aide au travail".

La communication

Évidemment, comme personne ne lit les affiches, elles ne sont pas là pour informer. Elles permettent davantage de signaler sur le bureau les différents espaces. La nécessité de prévoir un espace suffisant pour chaque activité sur le bureau va m'obliger d'ailleurs à ranger mes piles qui s'étalent toujours trop.
Et cela m’empêchera de répondre à l'avenir aux élèves que je suis trop occupée ! Le reste attendra. Je compte bien que les élèves prendront en main ces ateliers, comme ils l'ont fait pour les Z et l'espace méditation, où ils sont maintenant totalement autonomes, sauf lors de l’initiation.

Du coup, vu qu'ils ne liront pas les affiches, c’est parti pour une opération de comm, à chaque récré, chaque séance, chaque heure d'étude.
Je vais aussi donner les affiches "multi-malin" aux profs de math pour leurs salles, et "liseuses" aux profs de français.

Et ça donne quoi ?

Deux jours après l’installation, c'est trop tôt pour prévoir un succès ou une débacle. Mais après 3 classes de 6e informées, j'ai déjà eu 5 demandes pour les liseuses, et 7 pour Minecraft (et en fin de semaine, j'ai aussi des volontaires pour les flash cards ! Madame, on aura des super notes, du coup, si on fait des flash cards ? Oui, vous serez les rois du monde !).

Un conseil : j'ai découvert que glisser un atelier Minecraft a tout de suite attiré l'attention des élèves, qui du coup ont eu une oreille beaucoup plus attentive... J'ai acheté ce petit livre "les défis 100% Minecraft" mais comme il faut écrire sur le livre, je ne voyais pas comment l'exploiter. J'ai profité de l'occasion pour le rajouter aux activités collectives possibles.
Pas sûr, si j'avais eu uniquement les tables de multiplication et les flash cards à leur mettre sous la dent, que la mayonnaise aurait pris dès le début !!
Attirés par Minecraft, 3 garçons de 6e se sont rués sur les défis, et au final, se sont désinscrits (ils pensaient sûrement qu'ils allaient jouer. Raté, il faut lire et résoudre des énigmes !). Ils sont reportés sur les liseuses, et y ont passé leur pause de midi en lisant des contes de Grimm.

La suite, ce sera sans doute l’exploitation du livre déjà cité dans cet billet, Les petites bulles de l'attention. Avec des élèves cooptés par les collègues, façon ateliers AP.

On verra dans le temps comment tout cela fonctionne. Mais je suis assez confiante, et puis cela m'a reboosté. Je ferai un petit point dans quelques semaines.