dimanche 2 mai 2021

Profdoc, un prof gourmand au bord de la nausée / 2. Le plat de résistance

La semaine dernière, j'ai tenté de vous mettre en appétit avec une entrée façon teaser...
Je vous ai quitté sur cette question : pourquoi cette sensation de nausée ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi je sature d'un côté tout en étant insatisfaite de l'autre ?

Tout a commencé par la demande d'une collègue. S'en est suivi un voyage dans le temps, pour remonter aux sources du problème.

La "goutte d'eau" un peu salée

Il était prévu que je passe rapidement au début des cours de 3e d'une collègue présenter des livres sur un thème d'EPI, pour donner des idées de lectures complémentaires.

"Quand tu viendras présenter des lectures aux 3e, tu pourrais peut-être leur parler aussi des moyens de vérifier les informations qui circulent sur internet. Qu'en penses-tu ?"

Et bien j'en pense que je ne peux pas faire "ça" en 5 minutes !
Bon, j'ai dit oui, parce que quand on est profdoc, dire non une fois revient à ne plus jamais avoir de demandes. Je vous causerai peut-être un jour de cette micro-séance...
Évidemment, ça n'a pas servi à grand chose. Mais comme souvent, ça m'a donné des idées.

"Comment faire une bonne recherche sur le web, vous avez 5 minutes"

Je me suis sentie si mal en lisant sa demande ! J'en aurais presque pleuré.
Si elle tombe par hasard un jour sur ce billet, qu'elle se tranquillise, sa question a priori simple n'a été que la goutte d'eau. Et ça va mieux depuis, je suis (un peu) apaisée depuis que j'ai mis des mots (et des actes) sur ce malaise récurrent.

Si vous êtes profdoc, pas besoin de vous faire un dessin sur les raisons de mon malaise. Si vous ne l'êtes pas, sachez que c'était un peu comme si 10 ans de tentatives malheureuses de séances infodoc me retombaient sur la tête.
Et aussi comme si tout s'éclairait !

 

La prise de conscience d'un état proche de la nausée pédagogique

Comment était-ce possible qu'elle voit une intervention simple, là où je voyais des dizaines d'heures de cours ? Est-ce moi qui complique les choses ?

J'ai listé dans ma tête les compétences à avoir pour savoir "vérifier les informations qui circulent sur le web", et cela m'a étourdie.
C'est en fait vertigineux. J'étais en réalité incapable ni d'en faire le tour, ni de classer ces "pré-requis" par ordre chronologique ou d'importance. 

J'ai déjà évoqué dernièrement la somme de difficultés que comprend une tâche a priori simple comme "imprimer une image". Là, on parlait d'une des tâches les plus complexes qui soit, la synthèse de toutes les autres !
Je remontais d'un cran à chaque fois, en rajoutant des couches de compétences, pour arriver au socle "information", "document" et "auteur", après être passée par "internet n'est pas web", "clic droit ouvrir dans un nouvel onglet pour ne pas perdre sa recherche de départ" ou "mise en page d'un document", avec un détour par "intention de l'auteur" ou "droit d'auteur".

En fait, j'avais ça :

Si vous avez l'estomac solide, c'est ici :
https://www.cestmafournee.com/2017/01/le-victor-caramel-le-millefeuille-au.html


Suis-je la seule à m'en rendre compte au collège ? Les adultes font-ils leurs recherches de manière totalement intuitive, au point qu'ils ne se rendent pas compte des difficultés ?
Même "juste" dire qu'il faut "croiser les sources" représente une somme considérable de pré-requis.
Attendait-on de moi que je "parle" 5 min pour assener un rapide "Attention tout n'est pas vrai - wikipédia caca - réseaux sociaux pas beaux" ?

Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'ils savent, en 3e, mes élèves ? Qui leur a dit quoi, toutes ces dernières années ? Comment le savoir pour m'adapter et prendre la suite ?
Cela m'a fait penser au syndrome de l'imposteur : qui suis-je pour vouloir savoir qui a fait quoi ? Qui suis-je pour vouloir qu'on se réunisse pour parler d'EMI et créer une progression ?

L'institution m'a accordé une place dans quelques textes confidentiels, puis m'a laissée me débrouiller.
En l'absence de programme clair et imposé, je suis amenée à choisir moi-même ce que je veux faire. Et j'oublie souvent de rajouter "ce que je peux faire" dans l'équation. Je prévoie un menu idéal, et ensuite je suis triste et affamée.

Avouons aussi que j'ai très peur que ce menu soit géré par d'autres. Moi, aux élèves, je veux leur crier de foncer, qu'Internet c'est génial, passionnant, exaltant ! Dangereux, oui, mais comme de faire du vélo dans une descente : il faut mettre un casque et savoir rouler !
(Alors, là, on fait une pause pour les personnes qui me connaissent. J'avoue être d'une malhonnêteté crasse avec ma métaphore toute pourrie, puisque je n'ai pas mis les pieds sur un vélo depuis 20 ans, ça me fait peur, même sur le plat. Mais bon, quand je vois vos têtes en bas des descentes (une fois que je vous ai rejoint mon vélo à la main), vous avez l'air ravis !!)

J'ai pris conscience que la complexité croissante du monde numérique me contraint à toujours en faire plus, sans rien lâcher du reste, et sans aucun moyen supplémentaire, avec au contraire (et paradoxalement) des conditions d’exercice et de reconnaissance dégradées. Et très récemment, une bonne dose de mépris et d'humiliation qui n'aide pas.

Vu comme ça, les profsdocs ne seraient plus des râleurs (c'est vrai, qu'est-ce que on râle, quand-même !), mais des héros !

Un monde à transmettre toujours plus complexe ? Des semaines de plus en plus chargées ! N'en jetez plus, ça ne passe plus. (Formulette en hommage au Défakator, qui a sauvé ma micro-séance !)

 


Retour historique sur la création d'un mille-feuilles professionnel


Un profdoc en 2021, c'est un peu comme si on avait demandé aux profs de techno de se mettre à la bureautique, à l’informatique et à la robotique, tout en continuant la cuisine, la couture, le bricolage et la menuiserie de l'EMT. Le tout sans profs de techno en plus.

Vous le voyez, le problème ? Détaillons en revenant en arrière de 30 ans.

On a d'abord eu en charge une pièce avec des livres. Un profdoc, c'est donc d'abord un professionnel qui doit gérer SEUL un centre de documentation avec des livres en papier : les choisir, les acheter, les lire pour les connaître. Puis les équiper, les enregistrer dans la base, choisir une organisation spatiale et un classement. Au fil du temps, les présenter, les prêter, les nettoyer, les réparer, les ranger.
Il doit accueillir SEUL un public d'ENFANTS : expliquer ces codes aux usagers (enfants et adultes + communiquer aux parents), choisir des modalités d'accueil, gérer la discipline tout en étant bienveillant.
En somme, une sorte de bibliothécaire qui ne pourrait pas aller au sous-sol lire les nouvelles arrivées, les couvrir, les enregistrer ettoutettout, parce qu'il est seul à pouvoir accueillir la marmaille.

Rajoutons à cela qu'il a aussi comme mission que les livres soient lus !! Il doit donc proposer des médiations autour de la lecture et connaître ses lecteurs. D'où tout plein de réflexions sur "comment faire venir/lire les élèves". Réflexions rendues un chouilla plus ardues avec l'arrivée des loisirs numériques. Mais j'anticipe, restons-en pour l'instant à un CDI d'avant les réseaux.

A cela, on s'est parfois rajouté des activités péri-scolaires, des clubs, des ateliers. Parce que ça fait du bien à tout le monde, et que c'est porteur de pédagogie, d'éducation, d’émancipation, d’autonomie.

A ce poste déjà riche, et qui suffirait à créer un métier, on s'est bagarré un peu pour rajouter des séances pédagogiques sur la prise en main du CDI et de son contenu, la recherche d'informations, la création d'exposés.
Ces séances, c'était parfois seuls à l'EDT (après d'âpres négociations auprès de directions qui nous font parfois passer après tout le reste), parfois avec les collègues (demandeurs ou sollicités), mais toujours en ayant un peu l'air de déranger et de prendre du temps scolaire précieux pour "nos trucs" (ah tiens, encore le syndrome de l'imposteur).

Il y a 20 ans on exploitait les livres documentaires, et c'était déjà compliqué pour les élèves. On devait réfléchir aux implications du travail de groupe, il y avait des pré-requis nécessaires aux recherches, à la sélection des infos. Il fallait faire des résumés, choisir les photocopies, découper et mettre en page. Il faut reconnaître que les collègues avaient déjà du mal à intégrer les "pré-requis", et qu'on croisait les doigts pour que "faire" suffise à "apprendre".

On a très vite travaillé aussi sur la presse, parce que sans journalisme, pas d'infos. Et puis les journalistes, ils vérifient leurs infos, font des recherches complémentaires, vérifient et croisent les sources (Non ? Ah bon !). Cela permet d'avoir un modèle à suivre pour nos propres travaux scolaires.

L'apprentissage de la recherche documentaire, c'est riche, complémentaire et intéressant à mêler avec la gestion du lieu : un exposé, ça se fait avec des documents, des magazines, des journaux...
Là, on était bien. HEU-REUX ! Et déjà très occupés.

Et puis est arrivé l'informatique et les logiciels documentaires.
On a montré aux élèves comment utiliser nos supers Mémolog (puis BCDI, esidoc, PMB...). Tellement pratiques pour trouver des livres !
Au passage, on leur a montré le logiciel de la bibliothèque locale, on a fait des visites. La lecture, c'est important !
On était toujours heureux, et même mieux, parce que les fiches en carton dans les tiroirs et les "vedettes matière", hein !

Dans la foulée, on s'est branché à Internet.
On aime l'information, alors on s'est régalés. Et parce qu'on est souvent un peu geek, on a adoré mettre les mains dans les câbles, les routeurs, les pages html des premiers sites internet.
Bon, pas tous les profdoc, mais on s'y est finalement tous mis, forcés ou ravis.
Moi, c'est mon père qui m'a fait tomber dedans quand j'étais petite. C'est lui qui m'a poussé à connecter mon lycée de l'époque, lui qui répare, booste, linuxise toutes mes machines depuis que l'informatique existe. Je le remercie tous les jours, quand je vois les collègues un peu souffrir.

Quand Internet est devenu accessible plus d'1h par jour, on a dit adieu sans regret aux captures de sites hors ligne.
C'est au même moment que les moteurs de recherche sont arrivés.
Il fallait expliquer tout ça à tout le monde, ça devenait plus compliqué, mais on tenait. Le coup des mots clés, c'était un peu pareil dans Mémolog, dans un index ou dans un moteur.

Avec la création des salles informatiques et l'arrivée d'internet dans toutes les familles (on ne savait pas encore que bientôt, tous les élèves auraient internet sur leurs téléphones, c'était encore de la SF), les collègues ont commencé à déserter le CDI.
Il faut dire que pour ne rien arranger, personne n'avait anticipé qu'il faudrait prévoir des salles infos annexes aux CDI ((sauf mon chef, merci un milliard de fois à lui !!).
Avec le web sous la main, plus besoin des bouquins.
Ni du CDI.
Ni du profdoc.
C'est tellement plus simple à organiser, hein ! Et puis les élèves peuvent bosser de chez eux.
Le web, c'est tellement accessible !!
Alors on a commencé à voir passer les élèves avec des recherches à faire sur leurs heures d'étude. Et on les a regardé patiner (moi, je les regarde, vous, vous avez peut-être la bienveillance de les aider).

Vous vous souvenez, c’est à peu près à cette époque qu'ont disparu les contrats aidés qui, 20h par semaine, couvraient des livres, rangeaient, faisaient des photocopies. Il est possible que cela n'ait pas aidé non plus à rendre digeste le mille-feuille...

Parce que cela ne s'est pas arrêté là.
Avec le web 2.0, o
n a découvert les sites collaboratifs, les sites "faux",  mais aussi tout plein de nouveaux outils numériques de mise en page, de son, d'image...
Fascinant, exaltant !
Complexe, aussi. Comment leur faire passer tout ça ? A quel âge ? Dans quel ordre ? C'est à ce moment-là qu'ont fleuris les curriculums, listes de compétences ou d'objectifs, les programmations...

Comme le temps n'est pas extensible, on a commencé à devoir faire des choix. On a grignoté sur les temps offerts de lecture sur place, on a arrêté les exposés, et on a fait de l'EMI à la place.
Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à avoir mal au coeur. Mal au coeur d'avoir à choisir, de laisser de côté un truc qui me semblait pourtant important. J'avais un truc sur l'estomac.

Pour ne rien arranger, les réseaux sociaux se sont alors pointés comme des fleurs, avec leur tripotée de bons et mauvais services rendus. Les complots, la e-reputation, le cyberharcèlement, les droits d'auteurs et d'image.
On a commencé à entendre le fameux : "Attention, wikipédia caca, réseaux sociaux pas beaux".
Nous, on trouvait ça pourtant pas mal, wiki et Twitter. On s'y est fait des amis, on a fait des expériences. On se disait que c'était juste une question de connaissance, de maîtrise. Qu'on allait tout leur expliquer.
Alors on a continuer à tenter d'expliquer tous "nos trucs" aux élèves, sur les quelques heures glanées au fil des années au départ pour leur montrer le CDI et faire des exposés.
Pendant qu'à côté de nous, pas grand chose parfois ne bougeait. On était un peu seuls à se démener avec ces sujets.

Et puis tout s'est emballé, on n'a plus rien maîtrisé.
On a explosé !!
A coup de zététique, de biais et de communs, nos veilles se sont tellement enrichies que j'en suis maintenant non seulement étourdie, mais un peu écœurée.

Imaginons même un instant que j'arrive à me former sur tous ces sujets (seule, bien sûr. Et souvent la seule au collège). Imaginons que mon cerveau tienne le coup (on n'est pas des super-héros pour rien).
Si je mets bout à bout tout ce que j'aimerais montrer aux élèves, par gourmandise parce que c'est génial à savoir, ou par raison parce que c’est indispensable à savoir, je pourrais faire cours 31h par semaine à l'année (j'ai 31 classes)...

 

Une situation intenable

C'est intenable à cause du mille-feuilles : on doit faire face à une accumulation de missions, cumulée avec une complexification de tous les sujets liés au numérique, sans qu'aucune de nos missions ne puissent être abandonnées.

Intenable aussi parce que tout ce travail pédagogique se fait sans aucun créneau "officiel" à l'emploi du temps des élèves, juste de la débrouille et de la négociation.
C'est du temps en plus, et beaucoup de stress en plus : qui peut dire qu'on est tout le temps bien accueillis avec nos demandes de créneaux ?
Et quand cela se passe "bien", c'est quand-même après :
- des heures dans Pronote pour trouver des "trous" et des absences de profs (un projet en salle info, c'est 3 EDT à dépouiller, le mien, celui de la classe, celui de la salle info)
- des kilomètres d'emails pour demander des changements d'EDT, proposer des interventions...
- des tonnes de photocopies/découpage et de déplacements pour distribuer les coupons avertissant des "Projet EMI-CDI" ainsi rajoutés (après un énième dépouillement Pronote pour voir quand passer leur distribuer, pour ne pas se prendre en prime des remarques parce qu'on interrompt ENCORE un cours).
- et des sourires charmeurs pour justifier ces séances rajoutées aux élèves, pour les allécher, parce qu'il faut aussi compter avec les "oh non, on n'avait pas cours à cette heure-là !", pas toujours faciles à encaisser ("moi aussi, je suis contente de vous revoir, les gosses !").
J'en suis même arrivée à faire du "à distance" en 5e pour exister avec moins de douleurs, et pour que deux-trois de ces "trucs" soient enseignés aux volontaires.

T'es sûr que ça va pas faire un peu trop ?

 

Comment ne pas devenir fou ? 

De fatigue si je tente d'en faire le maximum.

De tristesse si je vois que je n'y arrive pas.

De frustration parce qu'il faut choisir quoi laisser tomber.

Et de colère parce que ni l’institution, ni mes collègues, ni ma direction, ne me permettent véritablement de travailler. Et pire, rien ne me dit que ce que je propose de faire, ce que je pense indispensable à faire, l'est effectivement aux yeux des autres. 

On me dit "laisse tomber, fais-en moins". Mais je laisse tomber QUOI ??

Hé, les gars, rajoutez une table, on a trouvé un autre truc à leur faire manger !




Alors où est la solution ?
La semaine prochaine, je vous propose de passer du cauchemar au rêve.
Puis de revenir à la réalité... avec une version allégée du métier, version "cellule de crise", pour continuer à se faire du bien, et à en faire aux élèves.
Ma méthode pour recommencer à respirer !
Votre méthode à vous sera peut-être différente. On a tous des compétences/priorités/établissements différents.
Mais on est tous en surcharge. Alors après tout, puisqu'on nous laisse choisir, saisissons cette "chance" !

Mais si, je vous assure, ça ira mieux après.

12 commentaires:

  1. merci Clmire pour ce petit résumé tellement juste de l'histoire de notre situation. je partage complètement ton analyse. et ton mal de ventre.

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  2. Je me retrouve totalement dans ce texte. Parfait !

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  3. Tu nous offres une analyse tellement juste, chère Claire, entre dépit et (pourtant) regain constant d'énergie, que tu me donnes juste envie de revenir 20, 30 ans même en arrière, dans mes premières années, pour me souvenir de ces journées que j'avais le sentiment d'organiser, d'anticiper, de goûter, au lieu de cette sensation oppressante désormais en ouvrant l'agenda le dimanche soir et en découvrant que cette semaine encore, je n'aurai pas le choix que de parer au plus "pressant" (pédagogiquement, humainement, institutionnellement...)

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  4. Que cela fait du bien à lire... Merci

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  5. Oh oui, votre texte me parle ! Je rajouterai que j’ai l’impression de survoler tous les sujets, d’avoir moins d’expertise que les collègues de discipline avec leur matière.

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    1. C'est très vrai !
      Cela renforce d'autant plus le syndrome de l'imposteur : on n'ose plus s'imposer sur aucun sujet, ne se sentant pas légitime en tant qu'expert.
      "Trop de sujets tue l'expertise"...
      Quand des collègues interviennent sur "mes" domaines de compétences (lecture, info-doc, médias), comme ils sont censé le faire d'après les programmes, ils le font avec assurance. Ils "savent".
      Moi, j'ai l'impression que je ne sais jamais.
      S'ils ne sont pas dans le même esprit ou contenu que moi, je me sens démunie pour argumenter.

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  6. Oui. J'ajouterais aussi l'IPR qui nous explique que c'est indispensable la progression en EMI et que ce sera central sur notre progression aux rdv de carrière... sans qu'aucun IPR disciplinaire ne le dise aux collègues de disciplines. Donc en gros, moi, j'ai une progression de carrière pourrie parce que je dois travailler impérativement travailler l'EMI avec mes collègues, qui eux n'en entendent pas parler dans leurs objectifs.

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    1. Et oui, il faut rajouter ça aussi !
      En 25 ans, un seul IPR est venu me voir au CDI lors d'une visite d'inspection (physique). Même les IPR vie sco (venus en réunion ou en visite de CPE) ne sont pas venus voir la tête du lieu.
      Alors quand à imaginer ce qu'ils leur disent en entretien, ou leur demandent de leur application des programmes... Le CDI, la lecture, nous ou l'EMI, on est pas mal cités dans les programmes, si on regarde bien. On pourrait déjà commencer par ce qui existe déjà.

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  7. Tu as oublié les "fucking manuels scolaires" et le "CDI étude" dans lequel on n'arrive pas à avoir 2mn en continue de concentration ;-) Et les corrections de rapport de stage (car là on est prof), les oraux du DNB/TPE/HDA ... (car là on est profs), les surveillances de DS blanc/brevet/bac (car là on est des surveillants ! ah pardon des profs) j'adore ton texte.

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    1. Tu vas me détester !! Je ne m'occupe pas des manuels, l'organisation avec la vie sco me permet d'éviter le "CDI étude", je ne corrige rien (mais je suis prof quand-même), je ne surveille pas le brevet (la direction me laisse bosser tranquille).
      Je ne sais même pas comment je survivrais si je devais en plus du reste me coltiner tout ça !

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  8. Un tourbillon qui me rappelle que ça fait 25 ans que je fais ce beau métier, quel vertige !!!!

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  9. Je suis bébé prof doc et pourtant je partage ton sentiment ! J'arrive à tout gérer quand j'ai bien dormi, que je n'ai rien d'autre de prévu et que tout roule dans ma vie perso... Mais depuis, j'ai eu un bébé et là j'avoue, quand je prends la route du retour le soir je suis tellement épuisée que je pourrais m'endormir au volant. J'ai levé le pied mais dès que j'ai un peu de temps à la maison je le passe tout de même à travailler pour tenter de garder la tête hors de l'eau. En fait je bosse en permanence... Sur mon portail, sur mes séances, sur des projets... J'aime bien ça mais je sens que ce n'est pas sain du tout !

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