mercredi 27 janvier 2016

La place du prof doc dans les EPI

Enoncé du problème :

- sachant qu'il y a au collège 20 classes de section générale et 6 classes de Segpa, et qu'il y aura 40 EPI sur le cycle 4 tous les ans
- sachant que je prends seule depuis 10 ans les 6e et 5e avec un programme 
progressif info-doc/EMI/lecture à raison de 12h par semaine (sur heure d'étude)
- sachant que les autres projets menés avec les collègues me prennent entre 2h et 6h actuellement, ce qui laisse entre 10 et 15h d'ouverture aux élèves de l'étude
- sachant que ces projets sont des projets simples et courts (rarement beaucoup de documents à conserver d'une fois sur l'autre) : projets lecture simples en 4e segpa, recherches documentaires pas trop ambitieuses pour créer des affiches ou des padlets, présentations de livres avec lecture sur place...
- sachant que mes collègues ont compris que j'aime avoir des classes et des projets, et que je suis amère face à ma place institutionnelle dans la réforme 2016, ce qui fait qu'ils me mettent gentiment dans tous leurs projets

Etant donné tout ça, comment imaginer survivre à toutes les sollicitations d'EPI (trimestriels ou semestriels) pour l'an prochain ?? Journal du collège, vidéos sur les métiers (toutes les 3e), pièces de théâtre, organisation de manifestations sportives, vidéos à tout va, débats philosophiques...

Autant de projets que depuis 20 ans que je suis prof doc !

Piste 1 : proposer moi-même des EPI-EMI

Puisque l'EMI est une des disciplines qui figure (très officiellement et à grand renfort de communication) dans les nouveaux programmes du cycle 4, au même titre qu'une autre matière, cela doit pouvoir compter comme une des deux disciplines d'un EPI.
Cela peut permettre de nommer EPI les nombreux projets déjà menés au CDI avec les collègues d'HG EMC (les libertés, le harcèlement...).
Ils peuvent donc compter comme un « EPI information communication citoyenneté »,  sans nécessairement avoir recours à une 2e "vraie" discipline, ce qui est à mon avis stérile sur des sujets déjà difficiles à appréhender pour les élèves.
Et si vraiment on nous impose une 2e « vraie » discipline, on pourra toujours rajouter l'EPS, en disant qu'on va lever les bras pour accrocher les affiches sur des fils à linge... 

Avantages : donner un caractère officiel à mes cours, entrer dans les cases.

Inconvénients : devoir trouver plus ou moins artificiellement (parce que décidé un an avant !!) un 2e collègue, trouver une production à la fois suffisamment "d'envergure", et pas trop mangeuse de temps !


Piste 2 : participer à des EPI, et lâcher mes heures "EMI-CDI" sur heures d'étude

Avantages : faire partie de la fête et répondre aux demandes des collègues.
Inconvénients : être quasi certaine que tous les élèves n'auront pas le même enseignement info-doc, ne pas pouvoir respecter de progression, avoir des élèves sur les heures d’étude qui ne connaissent plus les règles de fonctionnement du CDI proprement dit, qui n'auront plus leurs habitudes (45h obligatoires au CDI en 6e et 5e, ça laisse des traces !), être vue comme un "intervenant extérieur" par les élèves, ne plus être "leur prof". 



Piste 3 : participer à des EPI SANS lâcher mes heures "EMI-CDI" sur heures d'étude

Inconvénients : se tuer à la tâche, recevoir des classes qui devront utiliser des compétences info-doc et numériques qu'ils n'auront pas encore apprises.



Piste 4 : attendre ! 

Attendre avant de se lancer, regarder les collègues se démener, et dire non aux projets qui n'intègrent pas des recherches documentaires organisées, ou de la culture numérique, ou de la lecture.
Avantages : ma santé !
Inconvénients : passer pour une "dame du CDI" qui ne veut jamais de classe... "C'est cool au CDI !"



Piste 5 : préparer un référentiel de pré-requis

Rappeler que les projets de ce type exigent des compétences préalables chez les élèves. En fonction des EPI qui se préparent, distribuer une liste de compétences à faire acquérir aux élèves. Donc leur demander de vérifier si à la date de leur projet, les élèves ont déjà vu ces notions. Sinon, adapter le projet, en changer, ou prévoir des séances. Evidemment, se proposer tel Zorro pour faire ces interventions, de la même manière que depuis toujours. 
Avantages : ça fait pro ("expert", comme ils disent !) et ça évite les inconvénients précédents.


Bon, ben c'est parti pour les pré-requis ! Suite au prochain épisode.

Tiens, une petite voix me sussure ces quelques précautions avant usage des EPI :
- oublier que cela fait 20 ans que je prône la pédagogie de projet et l’interdisciplinarité
- oublier que jusqu'à présent j'étais la seule à parler de sources, d'URL, de culture numérique...
exiger des collègues qui souhaitent intervenir au CDI de respecter un protocole précis, ne pas accepter de "bidouiller" ou d'improviser
- penser à préciser à l'administration que, promis, je ne demanderai pas à récupérer mes heures de cours. Sinon, on va m'interdire ces séances pour ne pas risquer que le CDI soit trop fermé...


2 commentaires:

  1. Je pensais aussi à un truc comme ta piste 5... (si je retourne en collège l'an prochain!)... Difficile de faire autrement.
    J'espère que tout va bien pour toi. Ici ça roule (1 poste en état de fonctionnement pour 1100 élèves MAIS Bcdi depuis 3 semaines, ouf :p)
    Bises et toujours un plaisir de te lire!

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  2. Oui, voilà, c'est ça. Sauf que ma cheffe d'établissement qui ne fait confiance à personne m'interdira purement et simplement de faire partie officiellement d'un EPI dès fois que je réclamerai ces fameuses heures (on ne sait jamais, hein, la documentaliste est sournoise...). Heureusement mes collègues sont très bien, et ils ont compris que toutes les séances au CDI se préparent (avec un thé issue d'une bouilloire pirate, car la bouilloire est interdite en dehors de la salle des profs, sisisi). Donc je ferai comme pour le thé... des EPI pirates ! Si c'est pas malheureux...

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