vendredi 26 janvier 2018

Sciatique pédagogique : le sommaire

Comme je l'ai évoqué dans mon précédent billet, je suis immobilisée depuis maintenant 4 mois, avec une sciatique infernale.
Ne pouvant rien faire d'autre, j'ai donc passé beaucoup de temps sur Internet :
- j'ai regardé à nouveau les conférences d'André Tricot. J'ai lu ses livres sur les mythes en pédagogie.
- j'ai fouillé du côté des neurosciences.
- je suis tombée par hasard sur la pédagogie explicite. C'est un terme à la mode, il est repris de plus en plus dans des textes officiels, mais il est revendiqué aussi par un courant issu de recherches anglo-saxonnes. Et entre les deux, c'est quasiment la guerre !
- j'ai essayé de comprendre les différences entre Freinet, Montessori, les écoles démocratiques...
- j'ai révisé (appris...) l'histoire de la pédagogie, il y avait du boulot !
- et j'ai découvert les Toltèques, aussi !

Au final, j'ai lu des centaines de pages, visionné des dizaines d'heures de conférences, rédigé tout un tas de résumés et de sélections de sites. Le tout allongée au lit, merci les tablettes !

J'ai lu Magyk, aussi ! C’est tout mignon, super sympa.

Le problème, c'est que la synthèse est difficile à faire.
Il est en effet très complexe de démêler les thèses rencontrées sur Internet.
J'ai croisé très souvent une chose et son contraire, et souvent, je suis d’accord avec tout le monde (c'est mon côté Bisounours). Signe qu'il y a des trucs qui m'échappent...

Je vais donc exposer quelques points de vue contradictoires rencontrés, suivis des idées que leur digestion très progressive m'a donné pour le CDI.
J'avais au départ prévu de tout publier dans le même billet, mais c'est bien trop long, et je vais découper. Je vais publier peut-être à des dates rapprochées, vous pourrez tout retrouver dans le sommaire à "sciatique pédagogique".
On va prendre le temps, c'est la moindre des choses !! (cf billet précédent)


Points de vue contradictoires rencontrés sur Internet


1- La pédagogie de projet : nous, les profs doc, on aime. Mais attention au concentré de surcharge cognitive ! Et puis à quoi ça sert, en fait ?

2- Connaissances et compétences : un piège ? De simplification, sans doute !

3- Une école efficace : De quelle efficacité parle-t-on ? Qui décide des critères ? Tous les effets attendus sont-ils évaluables ?

4- Un enseignement explicite : sa nécessité fait l'unanimité, les méthodes, moins !

5- Le travail de John Hattie : s'y fier ou pas ?

6- Les neurosciences : nos sauveuses ?

7- Et quid de l'impact de la motivation sur les apprentissages ? Du rôle de l'origine sociale ou professionnelle des parents ? Et puis, tiens, à quoi ça sert, l'école ?


Mes conclusions


Là, vous avez survolé quelques thématiques, et vous vous êtes dit : "Ouh là là, mais si je dois attendre la parution de tout ça pour entrevoir quelques solutions, misère de misère ! Vite, des pistes pour le CDI !"
Désolée, il va falloir patienter un peu !

Vous vous doutez que ce n'est pas moi qui vais départager tous ces grands pédagogues et chercheurs ! Ni que je vais réinventer la pédagogie en 3 billets.
Mais j'ai réussi quand-même à dégager quelques idées qui semblent faire consensus, et trouvé des applications pour ma pratique au CDI.

Je vais les présenter petit à petit. Je mettrai les références théoriques qui m'ont servies.
J'ai quelques semaines d'immobilisation encore devant moi, il faut bien que je m'occupe !  
(Après, je ferai un billet sur les postures au travail et devant un ordinateur, pour ne pas avoir mal au dos. Les kinés/ostéo/chiro/éthiopathes s'écharpent autant que les pédagogues sur les forums ! Chacun y va de sa méthode, et tous veulent avoir raison sans les autres ! Cela doit être humain, finalement !)

Voici donc les idées que je vais détailler dans des billets à part :
- Expliciter davantage l'objectif des séances
- Rendre explicite l'état d'esprit attendu au CDI : curiosité, respect, autonomie, entraide + Exprimer les règles de vie de manière positive et bienveillante
- Prévoir l'apprentissage explicite de certaines activités qu'on fait utiliser à tort de manière implicite : lecture documentaire, navigation dans un site, lire un roman (notamment la question des inférences), faire un résumé...
- Prendre en compte la surcharge cognitive.
- Ne pas prendre la tête des élèves s'ils ont oublié. C'est normal qu'ils oublient !! Par contre, essayer de multiplier les occasions de revoir les choses.
 - L'évaluation : arrêter de culpabiliser parce que je n'évalue pas les compétences à la fin (vu que je corrige au fur et à mesure, ils ont tous tout bon à la fin !!!). C’est plus utile de corriger au fur et à mesure, de ne pas les laisser faire d'erreurs. Par contre, ne pas squeezer l'étape de l'observation (et donc l'évaluation) des travaux des autres, des travaux en cours, des travaux terminés, du travail de l'équipe... Oui, cela prend du temps, mais c'est indispensable !!!
- Essayer le truc du "haut parleur sur ma pensée" quand je montre une démarche, un outil. Pour voir.
- Utiliser la métacognition pour pallier le manque de temps, c’est efficace
- Réaffirmer des rituels : gain de temps + moins de soucis de discipline
- Arrêter les scrupules quand on "montre" au lieu de "faire découvrir" : si l'objectif est de savoir centrer un titre, arrêter d'essayer de construire des séances de pédagogie active. Montrer et faire refaire, en restant derrière pour corriger en direct.
- Garder ce qui marche pour mobiliser l'attention des élèves : ardoises en équipe, réponse préparée par tous les élèves dans leur main levée, interroger au hasard
- Expliquer aux élèves comment leur cerveau fonctionne, comment on mémorise, comment on se concentre...
- Se plonger-replonger dans l'histoire de la pédagogie, par exemple pour ne pas avoir l'air bête quand je parle de Freinet mais que je suis incapable d'expliquer ce qui est freinetique dans ma pratique (ça se dit pas ?)
- Se plonger dans la sociologie, pour analyser les difficultés scolaires liées à l'origine sociale, et pour mettre en place des pratiques pour limiter leurs effets
- Faire attention aux mythes : cerveau gauche/droit, intelligences multiples, visuels/auditifs...
- Méditer et se relaxer !
- Faire de son mieux !

Quand je vous dit qu'il y a du boulot ! Mais j'ai trouvé plein de choses intéressantes pour améliorer ma pratique, je suis contente !
Je peux publier dans le désordre, en fonction de la demande.

Et ça, c'est cadeau :

5 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour cet article (et ceux à venir), qui m’intéresse beaucoup! Une petite question en passant: un conseil pour un livre en particulier pour l'histoire de la pédagogie ou une bibliographie sur ce thème?

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    3. Sur l'histoire de la pédagogie, il y a sans doute des ouvrages récents très bien faits, mais comme je ne peux pas bouger, je me suis fournie exclusivement sur Internet !
      Voici deux vidéos qui m'ont aidée à comprendre la chronologie et les termes. Et ensuite, j'ai cherché à chaque courant, les uns après les autres.

      Panorama super bien fait et agréable à écouter (14 min) :
      https://youtu.be/Cs-xsvvtEZA
      L’intervenante québécoise passe en revue toutes les méthodes, et met en évidence pour chacune les avantages et les inconvénients.

      Un autre résumé historique des pédagogies, moins fun mais je trouve que ça aide d'entendre 2 fois la même chose, de 2 manières différentes (23 min)
      https://m.youtube.com/watch?v=4WoGz98lygU

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