dimanche 22 décembre 2013

La tête dans les nuages !

Capture d'écran
ça y est, les nuages sont prêts !
Ils sont publiés, et mon équipe de complices va élire leurs préférés (collègues profs, CPE, adjointe qui est repartie avec quelques petites poches pour les vacances... et bien sûr mon armada de lecteurs à la retraite).

J'ai eu beaucoup de courrier suite à la publication de cette activité, je me suis donc dit que cela valait la peine de partager mes observations : 135 nuages, cela permet de voir pas mal de choses !


Attention, petit logiciel à télécharger

Le logiciel Tagxedo est en ligne, mais il a besoin pour fonctionner de l'installation d'un petit logiciel sur les machines. Cela se fait très facilement, il suffit de cliquer sur le lien proposé. Encore faut-il y avoir pensé avant que les élèves n'arrivent, et dans certains établissements, il faut s'être connecté avec des codes administrateurs.


En une heure ?

Au départ, je pensais faire travailler les élèves 2h, lecture sur place comprise. Mais j'ai rajouté la page avec les phrases de justification, parce que cela obligeait les élèves à réfléchir, et du coup c'est devenu beaucoup plus intéressant. J'ai donc dû rajouter une 3e heure.
Mes élèves sont habitués à utiliser la copie d'écran et la bidouille dans Paint pour récupérer des polices (cf message précédent), donc ils le font assez vite. Avec des élèves qui découvrent la technique, comptez davantage de temps. 
Si l'on veut simplement leur faire faire un nuage à partir d'un roman, sans phrases d'explications, et qu'ils ont lu déjà le roman, une heure peut suffire. On peut même les mettre directement sur ordi, sans passer par l'étape brouillon. Mais cette situation ne convient à mon avis qu'à deux cas de figure : élèves oisifs en heure d'étude et que l'on veut occuper, ou activité proposée en club.


Mode d'emploi ?

J'avais déjà donné aux élèves une feuille de consigne, qu'ils devaient suivre. 
J'ai donc choisi la formule sans mode d'emploi, pour ne pas rajouter trop d'écrit : petite démo au début pour tout le monde au vidéo-projecteur, très rapidement, puis des aides ponctuelles individuellement en passant derrière les écrans.
Cependant, si l'on ne veut pas être obligé de rester derrière les écrans, par exemple si l'activité a lieu sur les heures d'étude, il vaut mieux avoir un petit mode d'emploi avec quelques copies d'écran, pour ne pas répéter 15 fois les mêmes conseils. Pendant les vacances, je me pencherai sur le mode d'emploi.


Quoi en faire ?

On peut utiliser les nuages en "déco", les imprimer et les exposer à côté des romans en "chair et en os" pour une présentation jolie. 
En club, j'ai aussi testé les nuages-énigmes : pour faire découvrir la collection de SF Mini-syros, on a décidé de créer un jeu-concours. A la différence du nuage-résumé, il ne fallait pas que l'on puisse deviner trop vite de quel roman il s'agissait. Une toute autre démarche, à faire à plusieurs.
Si l'on a fait faire des nuages à partir de contes, on peut les afficher et faire un concours pour faire retrouver de quels contes il s'agit.
On peut les publier sur un site (cela coûte moins cher en encre...). S'il y en a beaucoup, on peut comme moi les mettre tous dans un document Libre office dessin, le transformer en pdf, et exporter ce pdf sur le site Youblisher (idem calameo) pour créer un livre numérique. On peut mettre le lien sur un site, ou récupérer le code html pour l'intégrer sur un blog.


Dans quel cadre ? 

On peut proposer la création de nuages à des élèves oisifs sur des heures d'études, en club, et pourquoi pas en activité en 6e ou en 5e sur des créneaux CDI.
Sur les 4e ou 3e, cela ne me semble possible que sur la base du volontariat, ou si un professeur de lettres est partenaire. Dans ce cas, la 2e page de justification me semble indispensable pour obliger les élèves à aller au fond des choses, pour qu'ils prouvent leur compréhension du livre.


Avec des élèves en difficulté ?

On peut utiliser la technique avec des élèves d'ULIS, de Segpa, ou en module d'aide à la lecture. Mais si l'on veut que cela ne soit pas uniquement ludique (sur heure d'étude ou en club, cela n'a pas d'importance d'en rester là), il faut à mon avis leur demander d'une manière ou d'une autre d'expliciter leurs choix. Ils ne choisiront pas leurs mots de la même façon s'ils savent qu'ils devront les justifier. Et l'exercice est excellent. 
Nous l'avons testé avec bonheur avec une classe de 4e Segpa. Le résultat est bluffant quand on connait les difficultés des élèves. Nous les avons mis dans Libre office Texte (et pas Dessin, plus difficile à prendre en main pour eux), et ils n'avaient qu'une page à faire (leur nuage et leurs phrases en dessous). Par contre, le nombre d'heures nécessaires a été conséquent, et les documents n'ont pas tous été terminés avant les vacances. On aurait dû encadrer davantage en donnant des limites de temps à respecter pour chacune des étapes, quitte à évaluer carrément par une note chacune des étapes dépassées (lecture du roman, mots trouvés, phrases écrites au brouillon, mots tapés dans le logiciel, forme trouvée, couleur choisie, enregistrement, insertion, phrases tapées, mise en page faite). Ce sont des élèves peu sûrs d'eux qui ont du mal à décider, choisir. Ils ont aussi pour certains du mal à concrétiser la tâche à effectuer, et il faut leur montrer un exemple. Certains n'ont pas cessé de changer de livres, puis de mots, puis de forme, et finalement chez certains, rien n’avançait.
Idée parallèle : un groupe de 3 élèves qui avaient pris la même Petite poche nous a servi une leçon de pédagogie dont nous avons pris de la graine : ils se sont mis tous les trois autour d'une table, et ont lu chacun leur tour à voix haute le roman. Ce sont les seuls à l'avoir terminé sur l'heure. Désormais, nous procéderons ainsi : 3 ou 4 élèves par livre, et nous pourrons aider certains groupes en allant lire avec eux. C'est la technique que j'utilise en club lecture avec mes lecteurs retraités, j'aurai dû transférer avant ! 


Et l'orthographe ? 

J'ai été prise un peu au dépourvu face à la quantité de fautes d'orthographe. Certaines phrases étant même rendues illisibles par les confusions "a/à", "on/ont", "ses/c'est", qui étaient les fautes les plus classiques. Les élèves ont aussi du mal avec les majuscules et les points, pour former leurs phrases. Comme cela devait être publié, et que je n'avais pas anticipé cet écueil, je les ai aidés à corriger leurs fautes, ou je suis repassée derrière eux avant publication, sans changer cependant la structure de leurs phrases, pour laisser de l'authenticité à leurs textes.
Si c'était à refaire, je laisserais tout tel quel, sans rien changer. Et j'enverrais leurs documents à mes complices ou en faisant des échanges entre classes (sans publication sur Internet, du coup), pour que les élèves se rendent compte que leurs phrases sont totalement illisibles, et que l'orthographe, ça sert quand même un tout petit peu à quelque chose ! Et ensuite, on ferait une copie de diapo (pour garder une trace du 1er jet d'écriture et pouvoir comparer), et ils reprendraient leurs textes, avec mon aide ou en s'aidant mutuellement, pour rendre leur pensée intelligible, entendable, par d'autres, à distance. C'est à cela que sert la langue écrite, finalement, mais ils n'en ont pas tellement conscience.

Bons nuages !
Et bonnes vacances...

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